Le Tarantino nouveau est arrivé! Et une fois n'est pas coutume, c'est de nouveau un excellent cru qui nous est offert par l'auteur de "Pulp Fiction", après un "Boulevard de la mort" plutôt réussi mais tout de même un peu en deça des espérances. On en viendrait d'ailleurs presque à regretter que le film se fasse tout de même légèrement inégal, car à l'image d'une introduction jubilatoire et de quelques passages littéralement géniaux, ce "Inglorious Basterds" aurait peut-être pu devenir le chef d'oeuvre dont nous ne sommes en définitive pas passés si loin. En effet, Le film n'échappe hélas pas à quelques petites longueurs de-ci de-là, et ne parlons pas des historiens qui risquent de s'arracher les cheveux (voire autre chose) tant les libertés prises avec les faits avérés sont nombreux. Mais après tout, qu'importe! Car que ce soit à travers des dialogues hautement savoureux que des scènes dantesques et d'une intensité à couper le souffle, Tarantino nous offre un spectacle flamboyant à bien des égards, que ce soit par des personnages aussi éclectiques qu'épatants qu'un récit qui ne cesse de nous surprendre de bout en bout. Car c'est aussi cela l'avantage d'un film qui se plaît à détourner l'Histoire pour raconter sa propre version des faits : être régulièrement étonné, pour ne pas dire jubiler à plusieurs reprises devant autant d'insouciance et de partis pris finalement payants à tout point de vue. Et que dire d'un casting franchement épatant, de Brad Pitt (décidément bien meilleur dans le cabotinage que dans la sobriété) à Mélanie Laurent en passant (surtout) par un Christoph Waltz éblouissant de bout en bout par son talent un film décidément pas comme les autres. Une réussite, doublée d'un excellent moment de cinéma : merci, M. Tarantino.