Ah ça ! On ne reniera pas le talent hors pair du grand maître Tarantino à savoir mettre en forme ses films ! Qu’il s’agisse de l’introduction, de quelques scènes savamment construites, ou bien encore de quelques mises en images d’idées pourtant simples mais ô combien efficaces, la réalisation est aux petits oignons et cela pour notre plus grand plaisir de spectateur ! Seulement voilà, sur ses longues 2h30, qu’en retire-t-on ? Tantôt le film se veut western au pays des nazis ; tantôt il se veut être une mise en abîme qui cherche à porter un regard distancier et référencé sur le cinéma et ses cinéastes… D’un côté il va entamer une comédie burlesque qui tourne en dérision l’Histoire ; de l’autre il va se complaire dans une approche parfois étrangement solennelle de son intrigue. A dire vrai, on se sait pas où veut nous emmener Tarantino et, d’ailleurs, à vouloir nous emmener un peu partout, il nous emmène finalement nulle part. Car, en fin de compte, cet "Inglourious Basterds" ne fait qu’accumuler les frustrations tant il ne cesse de faire naître des envies qu’il abandonne par la suite... Seule la présence ô combien jouissive de Christoph Waltz sait faire office de fil conducteur vraiment délectable dans ce film patchwork et foutraque, à tel point d’ailleurs que, s’il n’avait pas été là, le film se serait presque limité au simple exercice de style. En bref, sans qu’on s’ennuie vraiment, "Inglourious Basterds" ne sait convaincre que par épisodes, mais pas dans la intégralité. Il serait temps pour ce cher Tarantino d’arrêter de se regarder filmer et de redevenir le bourreau de rigueur qui lui a fait un nom incontournable dans le monde du cinéma. Pour sûr que tous les spectateurs amoureux de cinéma que nous sommes y auraient fortement à gagner…