Inglourious Basterds par Nicolas Montagne
Il en aura fallu du temps pour que ce projet devienne réalité. Fantasmé depuis des années par le geek tarabiscoté qu'est QT, Inglourious Basterds (et non Bastards pour éviter la confusion avec le titre international d'Une Poignée de Salopards, auquel QT rend ici hommage) appartient aux deux pans de la carrière de Tarantino. Celle-ci a donné le jour à des films de pur divertissement très personnels comme Kill Bill, mais aussi à des films qui,aussi divertissants soient-ils, nous donnent à voir un peu plus de profondeur et de réalisme(Jackie Brown notamment). Inglourious est à la fois un pur film de Tarantino, délirant et généreux, mais aussi un bel hommage et une belle réflexion sur le rôle de l'art à travers l'histoire, et plus précisément le cinéma bien entendu. Et si le cinéma pouvait réécrire l'histoire, qu'en serait-il des plus grands drames?
Mais en plus de parler de cinéma, comme tout film de Tarantino (bien connaître le cinéma de propagande du IIIème Reich, celui de Riefenstahl en tête, est d'ailleurs un plus ici), Inglourious dispose d'une belle gallerie de personnages, comme tout film de Tarantino. Loin de crever l'écran en tant que méga-super star, Brad Pitt signe ici un rôle sur mesure mais un peu en retrait face au naturel écrasant de la belle Mélanie Laurent, et surtout à côté de LA révélation du film que constitue Christoph Waltz, nazi aussi sirupeux que sadique. La bande des basterds de Pitt n'est pas en reste, avec notamment un beau caméo d'Eli Roth en fin de film, mais aussi des apparitions remarquées de nos autres frenchies Dianne Kruger, Denis Menochet et Julie Dreyfus, qui a retrouvé ses jambes depuis Kill Bill!
Encore une fois merci à M. "Kwen-tine" de nous abreuver de son amour du 7ème art.