Quand Tarantino décide de revisiter la grande Histoire, cela donne cette uchronie jubilatoire qui offre une revanche cinglante à l'ensemble des victimes du nazisme.
Projet ancien, auquel QT tenait particulièrement, on retrouve dans "Inglourious Basterds" la plupart des thèmes, codes et autres principes de narration du réalisateur américain : obsession pour la vengeance, ultraviolence stylisée, humour noir, goût pour les longs plans-séquences...
A cet égard, la scène inaugurale dans la ferme française constitue un modèle du genre : l'atmosphère oppressante s'installe peu à peu, jusqu'à provoquer une explosion de violence incontrôlable.
Pour mener à bien cette histoire, Tarantino peut s'appuyer sur des interprètes de premier plan, à l'image de Brad Pitt en chef de bande désinvolte, de Mélanie Laurent en jeune victime déterminée à se venger, ou encore de l'autrichien Christoph Waltz, véritable révélation du film en ordure intégrale, illuminant chacune des scènes auxquelles il participe.
Au sein de cette distribution aussi cosmopolite que prestigieuse, les très nombreux seconds rôles se montrent au diapason (Michael Fassbender, Eli Roth, Diane Krüger, Daniel Brühl, Denis Ménochet...), et "Inglourious Basterds" s'impose comme une formidable fresque historique déjantée, jalonnée de nombreux passages mémorables - tels que l'incroyable scène de l'incendie du cinéma.