Madame Irma et ses boules
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le 10 nov. 2012
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Comédie loufoque et romantique de Billy Wilder qui prend place dans un Paris des années 1960 dans un quartier qui n'existe plus aujourd'hui en tant que tel : le quartier des halles où on vit 24 heures sur 24. Quand ce n'est pas l'activité trépidante du marché, c'est l'activité de la rue chaude, la rue Casanova (en fait, rue Saint-Denis) avec l'hôtel de passe Casanova avec son point de convergence le bistrot où toutes les populations se rejoignent, les prostituées, les macs et les noctambules venus déguster au petit matin une soupe à l'oignon. En bref, pour un américain, le vrai Paris (comme ce fut pour Zola, le ventre) …
A part le narrateur, Louis Jourdan, tous les acteurs sont américains (Jack Lemon, Shirley MacLaine, Lou Jacobi, etc). Un dilemme se pose : doit-on le regarder en VO ou en VF ?
Dans la VO, l'anglais de Louis Jourdan est très académique et assez amusant ; quand il décrit les activités de la rue Casanova, il emploie carrément les mots français qu'un anglophone ne peut que comprendre puisqu'il en donne la traduction ensuite : "The macs, the poules and the flics".
Par contre, pour un français, il faut bien avouer que le fait que tout le monde parle anglais dans la rue, fait assez bizarre. Alors la VF, tout-à-fait correcte, permet de retrouver la gouaille parisienne.
Le film est tourné à Paris au moins pour les extérieurs. Il semble que certains décors aient été reconstitués en studio. Mais la mise en scène d'ensemble est assez bluffante et la photographie en technicolor très réussie.
Le scénario raconte les aventures d'un flic (Jack Lemmon) viré pour excès de zèle, qui devient le protecteur d'une prostituée (Shirley MacLaine alias Irma) mais comme il en est amoureux, il fait des pieds et des mains pour qu'elle ne fasse plus le trottoir.
Je trouve qu'il y a deux parties dans ce film assez inégales en qualité de comique. La première partie qui est la mise en place de la comédie avec les descriptions des personnages est très piquante et très enlevée ; à partir du moment où le personnage de Jack Lemmon a des problèmes avec la justice, l'action mollit nettement et traine en longueur jusqu'à la fin un peu convenue malgré une chute finale loufoque mais inattendue qui aurait cependant gagné à être un peu plus travaillée.
Le rôle est sur-mesure pour Jack Lemmon lui permettant de faire ses mimiques, ses jeux de faciès, d'endosser des travestissements. C'est un acteur que j'apprécie en général assez modérément pour toutes ces raisons ; il se trouve ici que son cabotinage est plutôt supportable. Une scène particulièrement réussie est celle où le flic Jack Lemmon se trouve enfermé dans le panier à salade avec toutes les prostituées qui se foutent de lui et chantent "Alouette"
Quant à Shirley MacLaine, elle est superbe dans son personnage habillé de vert, finalement pas si simple, de prostituée assez craquante dans sa relation avec ses clients ou dans son entreprise de déniaisement du flic qu'elle transforme en mac. Toujours un plaisir de voir cette actrice qui sait raison garder face à un Jack Lemmon un peu volatile.
Mais l'acteur qui tire son épingle du jeu dans cette comédie, c'est le personnage de Moustache interprété par un génial Lou Jacobi : c'est l'homme placide de toutes les situations, le patron du bistrot, celui qui aide le bon contre le méchant sans que ce dernier s'en aperçoive, celui qui a fait tous les métiers de colonel dans la légion à avocat radié du barreau en passant par professeur d'économie à la Sorbonne et croupier à Monte-Carlo.
Au final, c'est une bonne comédie, un peu loufoque, un peu inégale, un peu longue (presque deux heures et demie) mais dont les personnages sont très sympathiques dont en particulier Shirley MacLaine.
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Créée
le 1 mars 2023
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