500£ de budget. Je sais pas, ça doit être une erreur, non ? Ce qui est vrai, c'est que Gilliam a été enfermé dans une production aux allures de boîte de conserve. Le résultat est ridicule et brillant : voilà la continuité précoce des Monty Python dispersés et délaissés par la production nationale, qui cahin-caha commencent leur bout de chemin individuel.
Ce n'était pas gagné d'avance pour Gilliam de passer réalisateur. La télévision britannique a été indulgente et il a été difficile pour ces artistes de se trouver de manière indépendante, en-dehors de leur période d'or collective. Jabberwocky montre très bien comment cela s'est passé, et pourquoi Gilliam a appris à parodier les procédés cinématographiques avant de les avoir appris tout court. Propulsé dans un monde qu'il a dompté par insouciance (comme Terry Jones), il perd pied mais fait quand même de son mieux.
Barbouillé de trucages qui sont surtout là pour essayer de faire oublier que le côté cheap de Gilliam n'est plus celui qui était assumé chez les Monty (ici, c'est plutôt un appel au secours constant), le film trouve son humour à quelques endroits qui sont malheureusement encore un peu au format sketch. Il a pu poser les bases de Life of Brian pour ce côté décousu marrant qui reste aujourd'hui accrocheur. Cependant, Jabberwocky est resté à l'état d'embryon, autant pour des raisons créatives que de budget.
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