đœđ‘œđ‘˜đ‘’đ‘Ÿ: đč𝑜𝑙𝑖𝑒 Ă  đ·đ‘’đ‘ąđ‘„ est un film qui laisse perplexe, une Ɠuvre qui semble constamment en quĂȘte d'une identitĂ© qu'elle ne parvient jamais Ă  saisir pleinement. Todd Phillips prend le pari audacieux d'incorporer des Ă©lĂ©ments de comĂ©die musicale dans cette suite, mais ce choix s'avĂšre mal exploitĂ©, dĂ©nuĂ© de la cohĂ©rence nĂ©cessaire pour vĂ©ritablement rĂ©sonner. Les chansons, empruntĂ©es au rĂ©pertoire classique, sont datĂ©es et semblent plaquĂ©es sur les scĂšnes sans vraiment enrichir la narration. Le dĂ©but en dessin animĂ© annonçait pourtant une audace stylistique, une promesse de folie crĂ©ative qui s'Ă©teint bien vite pour laisser place Ă  une trame narrative laborieuse et peu inspirĂ©e.


Lady Gaga, bien que charismatique, est sous-employée. Son personnage d'Harley Quinn se limite à servir d'étincelle pour Arthur, sans que leur relation n'atteigne la profondeur attendue. On aurait aimé voir se développer une véritable exploration psychologique de cette dynamique singuliÚre, mais au lieu de cela, on assiste à une interaction superficielle qui ne dépasse jamais le stade du prétexte narratif. Joaquin Phoenix, pour sa part, livre une performance toujours intense, mais il est contraint de composer avec une mise en scÚne qui manque souvent de subtilité, incapable de maintenir la tension nécessaire pour captiver le spectateur sur la durée.


L'une des problématiques centrales du film, la dualité entre Arthur Fleck et le Joker, est évacuée de maniÚre presque désinvolte, résolue en une simple phrase qui désamorce toute possibilité de suspense ou d'exploration approfondie. Il est regrettable de constater que le scénario n'a pas su cultiver cette tension, ni exploiter pleinement les enjeux psychologiques inhérents à la transformation d'Arthur en Joker. Au lieu de créer une montée en puissance progressive, le film se contente de réponses expéditives, laissant un goût d'inachevé.


Visuellement, il y a des Ă©lĂ©ments intĂ©ressants. La photographie reste soignĂ©e, et le travail sur la colorimĂ©trie et la lumiĂšre apporte quelques instants de grĂące. Cependant, ces fulgurances esthĂ©tiques ne suffisent pas Ă  compenser les lacunes de la narration. La mise en scĂšne manque de rigueur et oscille constamment entre diffĂ©rents genres : tantĂŽt film de procĂšs, tantĂŽt film de prison, tantĂŽt comĂ©die musicale. Cette indĂ©cision stylistique empĂȘche le film de trouver un ton cohĂ©rent et de s'affirmer comme une Ɠuvre forte.


MĂȘme la conclusion, qui cherche Ă  marquer les esprits par son caractĂšre choquant, tombe Ă  plat. En l'absence d'une construction narrative solide, cette fin n'a pas l'impact Ă©motionnel escomptĂ©, laissant le spectateur face Ă  une impression de vide. En fin de compte, đœđ‘œđ‘˜đ‘’đ‘Ÿ: đč𝑜𝑙𝑖𝑒 Ă  đ·đ‘’đ‘ąđ‘„ est une proposition cinĂ©matographique ambitieuse mais mal maĂźtrisĂ©e, une Ɠuvre qui ne parvient pas Ă  exploiter son potentiel et qui laisse le public avec un sentiment de confusion et d'inachevĂ©.

dosvel
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le 5 oct. 2024

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dosvel

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