Désolé Murray, il faut dire que la journée à été dure. Depuis que (...)
J'ai décidé de raconter la suite de mes aventures...

Silence ...

Ok j'attend la chute de la blague...
... Non y'a pas de chute... c'est pas une blague...

Encore ce long silence de mort...


Voilà. Voilà comment résumer ce Joker 2. Voilà la consternation totale que m'a laissé cette espèce de soi disante suite ; sans nul doute l'une des plus inutiles qu'on ait pu faire à ce jour.


Car oui j'affirme (et j'en suis peu fier), que Joker 2 est l'une des pires suites qu'il m'est été donné de voir.

Réussir l'exploit de passer d'un chef-d'oeuvre à un navet, faut comme même le faire. C'est véritablement le jour et la nuit (sans non plus à ce point à le comparer à ce vrai navet de et qu'est BHL).


C'est l'exemple typique de la suite de trop (et pourtant ce n'est que le numéro 2. Et dieu soit loué au moins on sait qu'il y'en aura pas d'autres). J'ai rarement vu ça de ma vie.


Je veux dire que des suites moins bonnes, moins originales, moins créatives, moins écrites, moins joués, moins surprenantes, moins innovantes, moins magiques, moins inspirées... est une chose malheureusement trop fréquente dans le monde dramaturgique (ou le monde artistique de manière générale. Soit le show-business).


Mais qu'il y'est un tel écart surtout par la même équipe (même réalisateur, même scénariste, même acteurs)... alors là j'ignore si je dois crier au scandale ou au génie ?


C'est pas comme si ni le temps (5 ans) ni les moyens leurs manqués pourtant. Ils ont doublés leurs budgets pour un résultat doublement raté : Échec Critique et Commerciale.

Autrement dit tout le contraire de son prédécesseur (ce qui il faut le croire semble le but de cet opus).


Où est cette folie à deux de ce 2 ? Franchement ? Contrairement aux reproches qu'on a pu en faire, le parti pris de changer de genre avec de la comédie musicale ne me dérange pas. Au contraire ça aurait même pu être une bonne idée.


C'est marqué sur l'affiche bon sang : Le monde est une comédie. Alors pourquoi ne pas assumez ce choix jusqu'au bout ? Pourquoi pas une comédie, musicale ?


On aurait pu assister à un vrai cirque dérangeant de ce clown farceur qui a plus d'un tour dans son sac... Mais non c'était trop leur demander.


On aurait pu justement avoir tout un ballet dans cette folie à 2. Mais hélas nos deux tourtereaux sont tout autant effacées qu'inexistants dans une folie timide bien trop sage.


Tout une cacophonie visuelle et sonore, une véritable chorégraphie encore plus fou que La La Land ou Emilia Pérez.

Et bien non détrompez-vous, tout est statique, tout est plat, tout est morne, tout est terne, bref tout est au point mort.


Aucune émotion, forcément vu que le film passe son temps à s'amuser à détruire sa propre icône. Résultat évident : aucune scène iconographique.


Arthur que Joker (et oui tel est leur parti pris retenu de toutes les possibilités folles qu'ils auraient très bien pu faire. Le choix qu'il fallait surtout ne pas faire, et bien ils l'ont fait) : n'est plus que l'ombre de lui même. Un pauvre clown pitoyable d'une passivité déconcertante qui fait peine à voir.

Toute son aura maléfique s'est envolée tel un soufflé qui s'est dégonflé (littéralement). C'est bien simple c'est les autres qui parlent en son nom (le titre aurait dû être Arthur et non Joker).


Le film s'essouffle à essayer péniblement d'humaniser Joker (ou Arthur), ce dont on se fout royalement.

C'est comme si on avait l'impression qu'ils regrettaient toute cette véritable histoire antérieure, qui apparemment n'aurait jamais dû exister (ça doit être encore une hallucination d'Arthur si ça se trouve).


Pourquoi ? Pourquoi vouloir renier, vouloir détruire toute cette force subversive ? Quel est l'intérêt ?


Imaginer Dark Vador qui n'a plus envie d'être Dark Vador. Voldemort qui n'a plus envie d'être Voldemort.

A quoi bon ?

Meilleur est le méchant meilleur est le film.

Disait le maître du suspens : Alfred Hitchcock.

Sauf que là, avec une telle bouffonnerie clownesque, on assiste à un traître, un renégat vide de sens qui s'est vidé de toute sa substance jusqu'à l'os, jusqu'à l'âme.


Je ne sais pas si c'est un pessimisme de ma part, mais je doute franchement qu'après de telle mésaventures dans l'histoire précédente, il puisse y'avoir une quelconque rédemption.


Tous les spécialistes dans la criminologie vous le diront, un tueur en série reste un tueur en série. Autrement dit il ne change pas, il reste psychopathe ou psychotique.


Je ne vois pas comment un homme qui a tout perdu et qui ne croît plus en rien ; qui a même tué sa propre mère (qui finalement ne l'était pas) ainsi que son idole (Murray je te rassure c'est pas une blague), sans compter un de ses collègues et plusieurs personnes dans le métro, puisse redevenir le gentil petit garçon qui l'était comme si de rien n'était. C'est juste RIDICULE ! (C'est vraiment le choix le plus naze qu'on peut faire dans une suite).


Toute la vie de Joker (pardon Arthur) est un mensonge. Il n'a plus aucun repère, il est le chaos.


Croyez-vous que les terroristes qui ont commis des attentats chez nous regrettent leurs gestes ? Pensez-vous qu'ils peuvent mener une vie normale comme tout le monde ?


Pour qu'un changement soit acceptable il faut souvent en baver, mordre la poussière. Quitte à être confronté face à la mort ou des choix difficiles.

Là non, ces imbéciles pensent que dès le début dans le milieu le plus hostile et le moins humain possible (qu'est ce qu'on appele la prison), Joker redevient Arthur, le monstre redevient un homme.


Walter White ne devient pas Heinsenberg du jour au lendemain juste d'un claquement de doigts. Et une fois qu'il est Heinsenberg il ne redevient plus Walter White. Toute sa vie il a été un homme bon n'ayant jamais enfreint la loi, mais il n'a jamais été reconnu à sa juste valeur dans sa vie merdique (avec en plus ce cancer incurable).


Joker lui avait une vie qui n'avait rien à envier non plus. Il n'était pas malade d'une maladie physique mais psychique. Lui même l'avait si bien dis dans le 1er :

Je n'ai plus rien à perdre. Plus rien ne peut m'atteindre. Ma vie n'est plus qu'une comédie.

Alors imaginez la même chose avec cet autre méchant tout autant légendaire qu'iconique :

Seigneur Vador, il y'a soudain un grand trouble dans la force.
Ah ?
Nous avons un nouvel ennemis.
Mmmmmm
Le jeune rebel qui a détruit l'étoile noire. Tout me conduit à penser que ce garçon est le fils d'Anakin Skywalker.
Bon et qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse moi ?
Seigneur Vador ?
Oui, voyez-vous cela m'ennui. Je n'ai plus envie d'être du côté obscur de la force.
Mais Seigneur Vador c'est votre fils.
Et alors ? Je ne l'ai même pas vu grandir, ce n'est pas moi qui l'est éduqué. Non voyez-vous mon brave, j'ai envie d'exaucer mon rêve depuis toujours.
C'est à dire seigneur VADOR ?
Ceuillir des fleurs pour ramener la paix dans la galaxie. Faîtes l'amour pas la guerre mon cher Palpatine.

Dark Vador montre son vrai visage (qui n'est finalement pas mauvais pour une fois), tout à la fin du dernier épisode de la trilogie classique.

Et il en meurt dans cet ultime sacrifice face à son propre fils (Palpatine n'a au contraire aucune estime pour lui). Car Luke croyait à plusieurs reprise en son père, tandis que nous spectateurs on était hésitants, mais vu l'univers de Star Wars propres aux contes de fées, on voulait aussi y croire.


Les fans de Star Wars beaucoup le reconnaissent, qu'Anakin passe trop facilement du côté obscur de la force (que Dark Vador qui y passerait du côté clair). Comme quoi tout est possible, reste à savoir comment s'y prendre.


Je pourrais continuer en prenant l'exemple de Voldemort (qui cette fois n'a pas de lien de parenté avec le héros), qui regrette d'avoir tué les parents d'Harry Potter. Que tout ceci était un triste accident (comme ce film), qu'il regrette amèrement son geste (comme moi pour avoir perdu mon temps et mon argent sur ce film aussi malade que son personnage).


On assiste à un cadavre en décomposition qui n'a plus de sens à sa vie, n'a plus de raison d'être (comment foutre en l'air un méchant également emblématique). Tous ces symptômes douloureux nous amènent lentement vers la triste phase terminal (dont on aimerait qu'elle arrive le plus rapidement possible).


Sans doute dépassé par son succès, ce succès à également monté à la tête de Todd Phillips devenu aussi fou que son protagoniste qu'il abandonne à son triste sort. Perdu lui aussi face à ses démons, ne sachant plus quoi raconter, se met à nous rappeler à quel point était merveilleux ce vrai et unique 1er Joker dont il n'a plus les (ou la) carte en main (tout un étalage insupportable pour combler le néant qui ne nous apprend RIEN).


La faute à un homme pas clair dans ses positions :

Le réalisateur Todd Phillips déclare en août 2019 qu’il est intéressé par une suite, en fonction de la performance du film au box-office et si Joaquin Phoenix est intéressé, il précise plus tard que « le film n’est pas mis en place pour [avoir] une suite. Nous l’avons toujours présenté comme un seul film, et c’est tout. »

Qui donc n'est pas clair avec son histoire incohérente qui contredit TOUT l'univers auquel il avait participé (à quoi sert ce dessin animé ridicule en ouverture n'ayant aucun lien avec la suite ?).


D'un côté donc cette suite va à l'encontre de son prédécesseur (qu'il renie constamment), et d'un autre côté il ne peut se passer de lui (vu que c'est une suite).

Comment voulez-vous suivre quelqu'un qui dit une chose et son contraire ?

En 2018, alors que nous étions en plein tournage de Joker, nous n’aurions jamais pu imaginer qu’il trouverait un tel écho chez les spectateurs du monde entier. Avec Joaquin, nous avions parlé d’une suite, mais jamais sérieusement. Or, tout a changé lorsque nous avons vu la réaction du public qui découvrait la trajectoire d’Arthur.
Mais tant qu’à se lancer, nous savions qu’il nous fallait être très ambitieux et réaliser un film aussi fou et audacieux que le Joker en personne. C’est ainsi qu’avec Scott Silver, nous avons écrit un scénario qui fouille davantage encore la question de l’identité : Qui est Arthur Fleck ? Et d’où vient la musique qui émane de lui ?

Ah bon ?


Pour les fans qui sont convaincus qu'il y'a un sens caché face à un tel plantage absolue qui se plante en plantant cette fois tout le monde (vu que bon nombres n'ont pas voulu le voir, ce dont on ne peut que leur donner raison) ; je ne peux que leur conseiller de voir et de revoir Orange Mécanique ou ce vrai Vol au-dessus d'un nid de coucou.


Est-ce que les mauvaises langues ont raisons ? Était-ce un bras d'honneur face au bras de fer avec la Warner ? Encore une fois pourquoi faire ? Si ce n'est de réellement se suicider cette fois pour de bon en tuant sa propre carrière.


Ps : un résumé du film. Attention âmes sensibles s'abstenir.


https://youtu.be/eFjFxgHedgM?feature=shared


Analyzer-Robot
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le 30 oct. 2024

Modifiée

le 3 nov. 2024

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