La fascination d’Almodóvar pour les femmes fait partie de l’ADN du réalisateur espagnol. Avec Julieta, il revient aux films qui ont fait sa renommée comme Volver en mettant en scène des personnages féminins complexes et décalés, souvent malgré eux. Dans une Espagne où les couleurs chaudes donnent du caractère à chaque plan, on essaye de comprendre le passé de Julieta qui souffre secrètement de la disparition de sa fille depuis de longues années. C’est une femme abattue qui vit une tragédie familiale, elle se raccroche tant qu’elle peut aux souvenirs heureux qui l’unissaient avec sa progéniture pour retrouver sa trace. Les flashbacks s’enchainent mais s’intègrent très bien au récit, ils permettent de comprendre la personnalité torturée et les dilemmes qui habitent Julieta, ce qui déroule deux histoires sous nos yeux. Les hommes n’ont ici qu’une place secondaire, ils sont plus souvent des sources de problèmes et d’incompréhensions face aux émotions complexes et profondes de la gente féminine. Un film touchant et introspectif à classer dans les plus grandes réussites d’Almodóvar !