L'introduction inquiète : quelques instants pour nous expliquer qu'en gros, l'héroïne est une jeune femme qui sort souvent et couche facilement : OK... Heureusement, la suite se révèle plus subtile et intéressante. Cela doit beaucoup aux personnages : si Juliette n'est pas réellement la protagoniste attachante à laquelle on s'identifie aisément, la relation complexe qu'elle entretient avec son « grand amour » et ses aspirations d'écrivaine sont assez jolies, à l'image de la prestation d'Àstrid Bergès-Frisbey, sans marquer le rôle pour autant.
Les personnages secondaires sont encore plus réussies, donc ce très touchant père interprété par le non moins touchant Féodor Atkine, qu'on aimerait voir vraiment exister. Et Élodie Bouchez est, comme souvent, très bien en grande sœur aimante mais maladroite. Le reste est plus modeste, légèrement poseur et maniéré, mais offrant quelques jolis échanges au milieu de décors biens choisis.
Après, c'est sûr qu'on est souvent dans le bon film bobo parisien avec protagonistes aisés ou du moins n'ayant pas à se poser la question, mais il n'y a pas d'obligation non plus et je trouve même que « Juliette » parvient à se faire relativement discret là-dessus. J'ai beau avoir déjà oublié pas mal de choses de ce portrait d'une jeune femme de son temps, au moins en garderais-je quelques images et une certaine douceur le caractérisant : c'est déjà ça.