L'art féodal
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3 ans après Dersou ouzala, Kurosawa voulait financer Ran. La toho trouve le scénario trop dramatique. Toutefois ils se mettent d'accord pour financer en partie Kagemusha. Et grace à l'intervention de Francis ford Coppola et Georges Lucas auprès de la 20th century fox, le reste du budget lui fut alloué. Une somme record pour un film étranger. et un beau succès à l'international ainsi que de multiples prix comme la palme d'or et le cesar du meilleur film étranger.
Kagemusha se rapproche de dodes'kaden pour son utilisation des couleurs primaires. Quoiqu'un peu plus subtil dans son utilisation. La colorimétrie est absolument incroyable. les couleurs sont bien identifiés en fonction des clans, ou le sang rouge vif, ou les couleurs des éléments naturels (l'eau par exemple, son contraste est intense). Sans compter qu'elle traduit des éléments du film. Exemple, Tous les personnages ont une couleur prédominante sur leurs habits, ceux du fils de Shingen sont multiples, Montrant le coté versatile de son comportement ou de son allégeance. La mise en scène est toujours aussi impeccable aussi bien en interieur qu'en extérieur. D'ailleurs le film invoque ses deux types de mise en scène, celle du mouvement et de la fluidité pour les scènes de bataille et celle de la scénographie presque du théatre de Nô (utilisé dans le chateau de l'araignée) pour les scènes plus intimistes. En cela l'ajout de la couleur apporte de la poésie car Kurosawa ne fait jamais dans la demi mesure. Un plan avec un coucher de soleil ou sur un lac relève presque de la peinture. Et que dire de la scène du rêve absolument sublime.
J'ai eu un pincement au coeur à la fin de Barberousse. Je savais que je ne reverrais plus l'immense Toshiro Mifune dans les films suivants du maitre. Et Bien Tatsuya Nakadaï pour Kagemusha ne démérite aucunement. Il m'a littéralement bluffé en jouant le chef de clan et son double. Kurosawa étant un formidable directeur d'acteur, le reste du casting est impeccable aussi. Pour l'anecdote, il a auditionné tous les protagonistes du film y compris les figurants. Le maitre avait 70 ans.
Toutefois je ne serais être complétement affirmatif sur le message délivré. Car Kurosawa a pour habitude d'utiliser les traditions féodales pour s'en moquer ou les déconstruire. Alors que Kagemusha est plutot l'inverse. La fidélité et l'allégeance même s'il y a des moments de doutes sont finalement respectées jusqu'au bout. Peut être dû au fait que le film est tiré de faits historiques. Même si du propre aveu de Kurosawa, le film n'est pas entièrement fidéle à la réalité.
En tout cas Kurosawa a encore une fois signé un chef d'oeuvre
Akira + Kurosawa = Chef d'oeuvre /20
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Créée
le 5 oct. 2020
Critique lue 129 fois
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