Franco Nero (encore lui !) est cette fois dirigé par un certain Enzo G. Castellari, grand pourvoyeur de pelloches burnées, hargneuses et castagneuses à souhait. En témoignent, par exemple, les fusillades nourries et anarchiques de Racket (1976), les combats entre malabars « madmaxiens » des Guerriers du Bronx (1990) ou encore le véritable défilé de bidasses qu’est Inglorious Bastards (1978), écrit avec un a, film qui a influencé celui réalisé par Quentin Tarantino. Avec Keoma, nous avons ici affaire à un western mélancolique porté par une bande-son qui baigne dans le tragique.
Keoma, cow-boy mi-Indien mi-Américain, sauve la vie d’une femme enceinte prisonnière de bandits régnant en maître sur une petite ville. Évidemment, ça ne plaît pas à ces derniers qui, dès lors, veulent la peau du gaillard qui leur tient tête.
C’est dix ans après Django que l’acteur principal incarne à nouveau un personnage également très charismatique. Cette histoire de combat fratricide (les trois demi-frères de Keoma font partie de la bande de malfrats) vire inévitablement aux fusillades les plus spectaculaires, le héros étant quasi-seul pour affronter une horde de sales gueules typiques des westerns spaghettis. La particularité du film de Castellari réside dans une mise en scène très soignée, précise et flamboyante à la fois. L’usage de ralentis, très efficaces, retient l’attention. Un des westerns italiens les plus significatifs.
(Cette critique est parue dans le mensuel satirique liégeois "Le Poiscaille" en mars 2013) ( www.lepoiscaille.be )