https://youtu.be/Xw2MjRcVO4g
Tic-tac.
Faudrait tomber le masque, les larmes qu'on cache, pas fier, sous la poussière. Abandonner, les laisser couler. Faudrait que je me trouve une femme, une gentille, une maman pour qu'elle réchauffe ce sang froid qu'est pas toujours un cadeau.
Je me suis tracé mon chemin et je ne dois pas en dévier.
Primo: la sape. Ça dit tout du bonhomme. C'est ma cuirasse, alors je me tire à quatre épingles, j'oublie jamais de visser mon Stetson michto sur mon chiro et pis, surtout, toujours laisser traîner l'accent. Looooongtemps...
Les texans, toi-même, tu sais: ça chante en parlant.
Je sais tes peines, tes sourires et tes silences, ceux qui parviennent à percer mes tympans. Les remords, les regrets, je laisse ça aux imbéciles. J'ai jamais rien collectionné sauf, peut-être, les macchabées. Mais je ne sais pas si ça compte.
Je suis là pour couper tout ce qui dépasse. J'ai ma méthode immuable: si tu paies, je fais le boulot.
Si c'est pas au millimètre, s'il y a Trafalgar, je te bute.
Le ciel est foutrement bas, ce matin, pour un machin qui devrait surplomber. On pourrait presque causer, d'égal à égal. Tellement bas qu'il donne une étrange couleur à la misère, au paysage.
Mon pouchka accroché à mon ceinturon, à côté du badge qui brille pour t'éblouir. Un coup d'oeil périphérique, que de la merde.
Toc toc.
Devine qui cogne à la porte de ton Mobil-Home et vient te présenter ses respects, jolie princesse? C'est le loup. Le grand, le méchant, mais ne prends pas peur, petite, tu n'es pas sur la liste.
Je ne vais pas te mentir, j'ai choisi la facilité. J'ai du sang sur les mains. Mes yeux percent tout, je suis un rapace,
Le jour, je suis un chevalier, la nuit, un spadassin.
Je me crame les poumons en enfilant des clopes. Des blondes bien roulées, comme toi. Je les fume jusqu'au trognon. Elles me donnent l'air d'un dragon.
Et toi, tu danses.
J'ai un œil mi-clos, celui où les volutes poursuivent leur route vers la liberté, cette pute. Et l'autre, posé sur toi. Et quand je te regarde, gracieuse comme c'est pas possible, je sais enfin pourquoi je suis là. Le monde a changé depuis toi.
C'est un tourbillon et tu ne le vois pas. Tu ne voyais déjà pas les ogres, les mégères, les faux-frères...tu ne vois pas le loup en moi.
Tu préfères danser, je crois.
Et surtout...
Je sais que si je te tiens la main, petite, et que nous marchons dans la vallée, nous serons toujours à l'abri de Satan.