Le pitch
Un petit dealer endetté convainc son père de faire tuer sa propre mère pour empocher la prime de son assurance décès. Pour ce sombre dessein, ils font appel à Killer Joe, Sherif le jour et tueur à gage la nuit. Ne pouvant pas régler le montant du contrat avant son exécution, Killer Joe leur propose un marché : la petite sœur reste à sa disposition, comme caution .. Et bien entendu ... Rien ne va se passer comme prévu.
Comédie ?
Non. Ce n'est pas drôle du tout. Ou alors je n'ai pas le même sens de l'humour que les critiques qui ont trouvé ça comique. Une blague à toto est plus drôle que ce film. Il n'est même pas question d'humour noir. Grotesque convient mieux, et ce qui est grotesque n'est pas forcément marrant. Je dirais grotesque et vulgaire aussi. Est-ce que l'inceste, le viol en demi teinte pendant 1h45 peut à un moment ou à un autre être considéré comme quelque chose de rigolo ? Si vous pensez que oui, foncez vous allez surement vous pâmer comme jamais.
dérangeant ?
Non plus. Ce n'est pas dérangeant. Le film est provoquant, violent, peut-être choquant (rarement) et tout ça, il l'est facilement. C'est un défouloir. Tout est permis tant les protagonistes n'inspirent rien d'autre que l'indifférence. Ils ne sont là que pour se faire massacrer, ils ne sont que le prétexte à l'infamie alors .. pourquoi se priver de montrer cette petite famille s'enfoncer toujours un peu plus dans le sordide ? Non non .. Il aurait fallu que les personnages s'attirent notre sympathie, notre pitié, notre dégout ... Enfin un sentiment, n'importe lequel .. Mais l'indifférence total à régit mes émotions tout du long. Il n'y a pas d'humain dans ce film, juste des morceaux de viandes qui attendent patiemment qu'on les passe à l'équarrissage.
Mais c'est bien quand même ?
Du coup c'est bof. C'est mi figue mi raisin. Le jeu d'acteur est pitoyable. Thomas Haden Church à le charisme d'un poulpe mort, Juno Temple sample la Patricia Arquette d'un True Romance, Matthew McConaughey semble trouver de l'inspiration chez Christian Bale dans American Psycho. Emile Hirsh quant à lui n'est pas convainquant du tout. Et voilà le problème majeur : l'absence totale de crédibilité du au jeu d'acteur et l'improbabilité totale des situations dans lesquels William Friedkin nous entraine. On a juste pas envie d'y croire. Alors non, ce n'est pas drôle, non, ce n'est pas dérangeant, ce n'est pas non plus tout plat, c'est un film moyen, une série B à la limite du téléfilm. Je donne par ailleurs une mention spéciale à cette œuvre pour l'une des fin les plus ridicules du cinéma, couplé à une queue de poisson qui au lieu de nous plonger dans le questionnement, finit de nous démontrer que le réalisateur ne savait lui même probablement pas comment il allait se sortir du pétrin dans lequel il s'est mis pendant tout le film.