King's Land de Nikolaj Arcel est une fresque historique se déroulant au Danemark au 18ème siècle. Un ancien soldat décide d'établir une ferme dans des friches appartenant au roi, jugée incultivable de par le terrain, mais aussi à cause des conditions de vie extrêmement rudes. (de) Schinkel, riche seigneur local, voit ça comme une offense et tentera de mettre des bâtons dans les roues de Kahlen, pour lui faire abandonner son projet.
J'aime beaucoup Mads Mikkelsen, et c'est pour cette raison que je me suis laissé tenté par la découverte de ce film duquel je ne savais pas grand chose, si ce n'est quasiment rien. J'ai toujours trouvé que Mikkelsen dégage quelque chose d'unique, sans doute grâce à ce qu'on appelle "une vraie gueule de cinéma". Il trouve ici un rôle vraiment intéressant en la personne du capitaine Ludvig Kahlen. En effet, ce personnage est sans aucun doute l'un des plus gros point fort du film. Il contient une réelle épaisseur dans son écriture. Kahlen est tiraillé par des motivations parfois contraires, il n'est ni un héro vertueux, ni un horrible enfoiré, et ce sont ces ambivalences qui rendent ce personnage si crédible et si intéressant à suivre, d'autan plus que l'interprétation de Mikkelsen rend tout à fait hommage à la complexité du personnage.
Paradoxalement, les personnages qui gravitent autour de Kahlen sont nettement moins intéressants. Je pense notamment à la petite fille vagabonde, mais surtout au personnage du signeur de Shinkel. Ce dernier est un antagoniste sans aucune profondeur. On est devant un gras qui possède tous les défauts du monde, et c'est tout. Ca aide à comprendre sa place dans le récit c'est vrai, on comprend que c'est notre méchant du film, mais je trouve ça dommage de ne pas lui donner plus d'épaisseur, on y croit beaucoup moins.
Au niveau réalisation, celle-ci est bien aidée par la beauté des paysages danois. Le film est très beau durant toute sa longueur. En plus de cela, Nikolaj Arcel parvient à nous faire ressentir le froid, l'inconfort et la faim vécue par ses personnages avec sa caméra. Il s'autorise aussi à montrer quelques passages plus sanglants sans pour autant tomber dans le gore, rajoutant ainsi de l'authenticité à son récit.
Enfin, d'un point de vue scénario, on n'est jamais vraiment surpris par ce qu'il se passe devant nos yeux. L'intrigue est assez simple, mais ça la rend accessible au plus grand nombre (je ne sais pas si beaucoup de non-cinéphiles se risqueraient à aller voir un film danois).
En résumé, je trouve que King's Land est un beau film populaire, ou du moins qui peut plaire au plus grand nombre. Avec une réalisation sobre mais élégante, une histoire simple mais pas simpliste, et un super personnage principal, on a des ingrédients pour passer un bon moment. C'est déjà pas mal non ?