Attention, le texte ci-après a tendance à spoiler un peu …mais comme le suspense est très convenu, ce n'est peut-être pas si grave.
Autant j'avais apprécié "l'héritier" qui était un film de Labro qui faisait jouer Jean-Paul Belmondo parmi d'autres acteurs, autant je suis très réservé sur ce film de Labro qui est, un peu trop, aux ordres du producteur et acteur Jean-Paul Belmondo.
Là, on a un film "trois en un" … grâce à l'efficacité redoutable de cet ancien chasseur de fauves en Afrique qui est devenu un chasseur de primes dans une autre jungle qui est la société des hommes. Solitaire, bien sûr, l'alpagueur, alias Jean-Paul Belmondo, travaille, dans l'ombre, au service de hauts fonctionnaires pour éliminer ou plutôt livrer sur un plateau des truands ou des flics corrompus difficiles à atteindre légalement et rapidement. Oui, je dis bien "livrer sur un plateau" car il s'agit de faire le boulot complètement mais aussi que l'employeur en tire le bénéfice politique. Bon, ça coûte un peu cher à l'Etat mais quelle pub l'Etat peut en retirer !
"Trois en un", disais-je, car notre alpagueur résout trois affaires dans le même film. Là où le scénario se complique un peu, c'est que les complices de la première affaire, pas contents du manque à gagner, interfèrent dans les deux autres affaires. Je rassure, pas de souci, la situation est sous contrôle.
Donc "trois en un", à la réflexion, ce que je dis est un peu faux : ce serait du "quatre en un" que ça ne m'étonnerait pas. Ne mégotons pas.
Le problème du film, pour moi, bien sûr, c'est que l'alpagueur est tellement efficace qu'il en devient ennuyant et ennuyeux. C'est qu'il pense à tout, le bestiau, rien ne peut le surprendre. Putain, même les balles semblent l'éviter ! Par contre, ses balles à lui, elles font toujours mouche. Evidemment.
Tout ça pour dire que les situations sont très convenues entre tueurs en costume cravate, obligés de marcher parfois dans la boue des chemins. Quand on voit deux ou trois truands, révolver à la main et l'air très méchant et très résolu, se faufiler à travers les arbres pour piéger habilement l'alpagueur, on ne se dit pas "ouh la, danger pour l'alpagueur", non, on se dit "oh, les malheureux truands qui vont bientôt mourir".
Au début c'est bien mais au bout d'un quart d'heure on a compris et on attend la fin du film en toute tranquillité et sérénité…
Ah, oui, j'ai quand même oublié un point important du film, c'est à propos du bandit poursuivi : d'une affaire à l'autre, il est de plus en plus dangereux. Of course ! C'est un peu comme "le jeu des mille euros", au début les questions sont faciles puis se compliquent. Et en effet, le dernier truand à chasser, c'est aussi un solitaire, "l'épervier", alias "l'ennemi public n° 1", alias Bruno Cremer dans un rôle un peu improbable d'un élégant et séduisant stewart qui tue ses victimes ainsi que ses acolytes (pour ne pas être reconnu). Donc, je résume, c'est un dangereux très méchant qui, en plus, emploie des petits jeunes (ça, c'est bien, c'est plutôt social) ; seulement, le film sous-entend aussi qu'il en fait son quatre heures (ça, c'est moins bien) ; on m'a compris, un vraiment méchant tendance perverse auquel Jean-Paul Belmondo va devoir s'attaquer. Mais, je rassure encore une fois, pas de souci, bien sûr !
Le casting, ben c'est Jean-Paul Belmondo à 90 %. Le reste c'est Bruno Cremer un peu puis tous les petits truands dont la durée de vie est, dans le film, de l'ordre de quelques minutes.
Dois-je ressortir ce que je dis toujours de l'intérêt des seconds rôles dans un film ? Non, c'est pas la peine, me dit-on dans l'oreillette. On en restera donc, là.