Le cinéma de Philippe Labro, ce n'est vraiment que du cinéma! "L'alpagueur, dont le style sec et certains traits du rôle-titre évoquent le cinéma de Melville, est néanmoins un mauvais film policier.
Dans cette intrigue où Jean-Paul Belmondo, frimeur, incarne un mercenaire et justicier occulte à la solde du ministre de l'Intérieur, rien ne tient debout, pas plus le sujet que les personnages. Labro accumule les clichés et les maladresses avec la naïveté qu'on dirait celle d'un amateur. On relèvera, pour l'exemple, ce caïd de prison que, pour bien marquer son statut, Labro affuble, au milieu des uniformes gris, d'une chemise hawaienne! Grotesque. Tous les protagonistes relèvent de la caricature involontaire, quand ce n'est pas tout simplement du ridicule.
Belmondo tient ici un rôle à la mesure de son vedettariat mais un rôle médiocre. Redresseur de tort sans personnalité (accessoirement donneur de leçons au jeune délinquant qui l'accompagne), il poursuit, dans un récit digressif, l'Epervier, un tueur et gangster crapuleux (Bruno Cremer). Ses forfaits sont tous marqués par l'invraisemblance.
Le polar de Philippe Labro est au cinéma policier ce que les créations de Jean Girault sont à la comédie. Je sais, le jugement est dur!