L'amour louf
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Présenté comme le projet d'une vie de Gilles Lellouche, rassemblant toute la fine fleur du cinéma français et mis en avant comme une grande fresque ambitieuse sur l'amour par la multitude de coups de com' dont le film fait l'objet : l'Amour Ouf a tout pour attirer les foules.
C'est pour toutes ces raisons que j'ai ainsi pris mon ticket pour la première séance du mercredi et ainsi découvrir la tant attendue romance entre Adèle et François, Jackie et Clotaire, J et C.
Si je vous disais que l'une des forces du film était son casting, vous ne seriez pas surpris. Les réactions des spectateurs sont d'ailleurs disparates selon les préférences : certains gloussent devant la diction de Raph Quenard (change de registre stp), d'autres devant le comique visuel de JP Zadi ou encore la timidité du père Chabat. Si tout le cinéma français est réuni à l'écran, chacun y trouvera son compte, semble se dire Lellouche. Le casting des grandes stars est pourtant très anecdotique.
Ce qui fait la force du film ne réside pas dans les noms qui vous feront venir mais dans ceux que vous découvrirez. Mallory et Malik.
Le film est finalement divisé en deux parties très inégales :
Mon premier est un récit initiatique adolescent qui met en avant les âmes perdues et à la recherche d'une raison de vivre. On sent un vrai vent de liberté sur cette première partie qui pourrait rester des plus classiques : garçon bad boy qui rencontre une fille plutôt sage, malgré leurs différences de classe, ils tomberont follement amoureux. Si l'on se réduit au script, on ne comprend pas à quel point le duo de comédien transcende le récit et nous donne une bouffée d'air frais. Mallory et Malik nous donnent envie de croire à une autre fin à Roméo et Juliette à travers une scène de danse mal amenée mais tout de même mémorable.
Cependant, comme pour me rappeler qu'il me faut un jour grandir et oublier cette insouciance libératrice, les jeunes acteurs doivent quitter la scène bien trop tôt.
Mon second est ainsi un ramassis de tous les acteurs les plus connus du moment avec un énorme éléphant dans la pièce : ils ne font pas le poids face à la force de la première partie. Que c'est dur de vieillir. Après un très charismatique Clotaire, on a juste François Civil. Après un jeu tout en nuance de Jackie, on a Adèle Exarchopoulos. On a bien l'impression que Lellouche voulait parler de ses souvenirs de liberté d'enfance mais s'est enfoncé dans une histoire de brigands sur plusieurs décennies pour marquer le coup et tomber dans le sensationnel. Sûrement pris par l'angoisse de tourner son dernier film, le Gillou nous assène un mouvement de caméra ou effet visuel par scène. On a donc un lit superposé qui donne la gerbe parce que la caméra fait un backflip pour regarder en haut et en bas, un POV François Civil en lunettes 3D jeté dans une poubelle, une caméra ballerine qui fait des vrilles entre 2 personnes qui parlent de changer la baie vitrée de la cuisine ou encore une scène d'arrivée à une cabine téléphonique digne d'un clip de RnB. Conclusion poussive et sans intérêt, tous les enjeux semblent tomber à l'eau et les faux aspects de montée en puissance "Les Affranchis" est anéanti par un final plutôt fade.
Mon tout est donc une fresque certes ambitieuse mais inégale du fait de l'irresistible duo qui compose sa première partie. Merci à vous Mallory Wanecque et Malik Frikah de m'avoir donné de l'espoir, j'y ai cru à cette épopée qu'on m'a vendu et rien que pour ça, merci.
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Créée
le 16 oct. 2024
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