L'amour louf
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Je mets quatre sur dix à cause d'une première partie somme toute correcte, enfin sauvable, où nous faisons la connaissance de Clotaire et Jacky, ados, qui tombent amoureux, raide dingues.
Jacky se fout un peu de sa scolarité, Clotaire a totalement laissé tomber. Elle est élevée par un père veuf, Alain Chabat (quand même, la classe), et lui vit dans une famille nombreuse, "on fait des gosses pour les allocs" ou presque.
Bien.
C'est assez joli, sur le premier amour qui marque toute une vie etc.
Mais Clotaire se met à avoir de mauvaises fréquentations, sous les auspices d'un truand joué par Benoît Poelvoorde (très bon, comme Chabat).
Clotaire se retrouve en taule. Le film fait donc un saut de dix ans. La question : quand et comment vont-ils se retrouver, Jacky et lui ? Il reprend ses activités criminelles (drogue cette fois), elle se marie avec une espèce de commercial un peu immonde (enfin de mon point de vue : disons pas très propre à inspirer la passion).
À ce stade Lellouche rame pour donner la moindre cohérence à son film, qui oscille entre violence complaisante "à l'américaine", et scènes de couple de moins en moins paisibles entre Jacky et son monsieur.
Un artifice permet que Clotaire échappe à la mort que le film semblait lui promettre depuis le début.
Il vit donc sa grande passion, enfin, avec Jacky, dans leurs boulots de, tadam, JE SPOILE :
cariste pour lui, caissière pour elle. Genre on est pauvres mais dignes, la vie honnête ce n'est pas une déchéance, etc. Mais deux claques oui ! Qu'est-ce que c'est que cette façon d'opposer les-excès-qui-n'ont-qu'un-temps et la vie rangée, chiante mais bon ? Moralement, voire politiquement, c'est assez déplaisant.
Au chapitre des défauts du film, je n'aurai garde d'oublier la performance gênante d'Adèle Exarchopoulos, que j'appellerai plutôt "le vide Adèle". Inexpressive au plus haut point, jurant comme un charretier dans la moitié de ses répliques, ne faisant dès lors passer aucun sentiment : on se demande bien comment François Civil, un peu nuancé, lui, peut être encore amoureux dingue d'elle.
***
Évidemment L'amour ouf n'est pas un film indigne, ça se laisse regarder, non sans plaisir parfois (enfin, pas souvent quand même). Mais quel est le discours ? La passion gâche la vie ? Il faut la vivre jusqu'au bout, dût-on en souffrir ? Ou juste un mélange approximatif de choses contradictoires, et qui ne mène nulle part ?
J'ai écrit "étalage lourdingue", pas "répugnant." Lellouche est un type intègre dans sa démarche artistique, il fait montre de sincérité, mais bon. Rien de tout cela n'est maîtrisé, et la vulgarité n'est jamais loin. Raphaël Quenard et Jean-Pascal Zadi passent vaguement à l'écran comme ça, pour rien, comme un symbole du fait que, finalement, l'histoire des deux amants phagocyte tout ce qui aurait pu donner de l'intérêt au film.
Créée
le 25 oct. 2024
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