L'amour louf
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Avec une semaine de retard, car à mon grand désespoir, j’ai une vie en dehors des salles de cinéma, je suis allé voir l’amour ouf de Gilles Lelouch, dont absolument tout le monde parle, et que tout le monde va voir, la salle était pleine à craquer et les séances complètes, comme si on était le jour de la sortie. Dans la salle, rarement n’avais je constaté telle mixité. Des jeunes, des moins jeunes, des ado, des vieilles dames. Durant toute la séance, le silence complet. Pas une seule personne ne se lève, même pas pour aller aux toilettes. Une salle remplie, de gens de tout genres, de tout milieux, de touts âges, captivée, hypnotisée, comme un seul être incapable de détacher les yeux de l’écran. Cela montre bien la puissance de ce film. On s’est rarement aussi peu ennuyé en presque trois heures de cinéma. L’histoire vous saisit, et ne vous laisse pas repartir avant le générique de fin. On est impliqué. On voit à travers des yeux de chaque personnage. On ne regarde pas l’histoire de Jackie et Clotaire, on la vit.
Tout d’abord, l’image. Elle est magnifique, et le film ne serait pas aussi plaisant à regarder sans celle ci, un vrai régal pour les yeux, et pour un film de cette longueur, c’est central. Chaque image, qu’on soit sur la plage, dans la cité, sur les collines fleuries ou à la rivière, est belle comme un tableau. Oui, par rapport à l’époque, ce n’est pas très original, ce grain et ces couleurs saturées, au contraire, c’est pile la mode. Gilles Lelouch vise juste, et puis que ce soit a la mode, original ou pas en vrai on s’en fiche, c’est juste magnifique. Le propos, je vous l’accorde, n’est vraiment pas original non plus mais ceux qui reprochent ça au film, selon moi, se trompent. Il est pas débile, Lelouch, ce n’est pas à ça qu’il réfléchit, et puis en plus c’est une adaptation. Ce qui l’intéresse, c’est la manière dont il va raconter et interpréter cette histoire aux thèmes un peu banals d’amour impossible et de fille (un peu) sage et studieuse qui s’éprend d’un voyou. Encore une fois, on ne s’intéresse pas au facteur de l’originalité au niveau de l’histoire, ça va plus loin que ça. Bien sûr, si ce n’était pas bien réalisé, filmé et joué, la on aurait un film banal qui raconte une histoire banale. Or c’est incroyablement bien réalisé, filmé et joué. Rien que dans la première altercation entre les deux personnages centraux, bien que les mots ne soient pas doux (les deux s’insultent presque) et que la situation n’aie rien de romantique, de la manière dont jouent les deux jeunes prodiges (Mallory Wanecque et Malik Frikah) et dont ils sont filmés, on comprend les sentiments et de l’un et de l’autre bien qu’ils ne soient exprimés par aucun mots. On comprend que des deux points de vue, bien qu’ils soient en train de s’insulter c’est le coup de foudre dès le premier regard. Des scènes magistrales comme celle ci, il y en a d’autres, mais pour les découvrir il faut aller voir le film. Des points négatifs, il y en a, des petits (sinon j’aurais mis 10/10 haha). Ils se situent au niveaux des acteurs. Celui qui m’a un tout petit peu dérangé, c’est François Civil. Autant on sent parfaitement que Adele Exarchopoulos et Mallory Wanecque jouent le même personnage de Jackie avec dix ans de différence, autant j’ai senti que Clotaire, en dix ans, n’était plus le même personnage. Oui, dix ans de prison ça change quelqu’un. Une personne qui sort de prison peut agir différemment, avoir différentes humeurs, être plus sombre que l’être qu’elle était dix ans auparavant. Mais au fond, ça reste, après tout, la meme personne. C’est ce que j’appelle, d’une façon moins spirituelle, l’âme d’un personnage. Cela ne s’exprime pas par des mots ou des actes, c’est juste l’essence de quelqu’un. Dans le cas du personnage de Clotaire, l’erreur est d’avoir fait l’inverse. La manière dont il parle, son caractère, les décisions qu’il va prendre restent relativement crédibles par rapport au jeune Clotaire interprété par Malik Frikah. Et malgré tout, on sent que ce n’est pas le même. Adèle Exarchopoulos, qui est clairement la meilleure actrice du film, la seule qui jamais ne fait la moindre erreur, a réussi sur ce point là. Le personnage de Jackie a elle aussi beaucoup changé. Mais au contraire, de Clotaire, elle dégage toujours la meme énergie. C’est bel et bien la même personne.
Voilà pour le négatif qui coûte un point au film. Pour le reste, c’est clairement le film français de l’année pour moi. Avec l’immense succès qu’il a reçu, exactement comme on s’y attendait, on aurait envie de le critiquer, de crier à l’arnaque ou à la déception, mais il faut bien l’avouer, L’Amour Ouf est un chef d’œuvre.
Créée
le 10 nov. 2024
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