C'est le deuxième premier film de Kurosawa. en effet la legende du grand judo est son premier mais il a toujours considéré l'ange ivre comme son veritable premier ayant eu un controle total dessus.
Dans les thèmes abordés, il n'y a pas de ruptures significatives par rapport à "je ne regrette rien de ma jeunesse" et "un merveilleux dimanche", toujours cette opposition de personnage et ce rapport realiste au japon d'après guerre. Toutefois les personnages féminins sont un peu plus éffacées.
Les effets de style ont disparu, Le realisateur tant plus vers la scénographie via l'espace et les accessoires (exemple: une poupée est dans la chambre de la petite amie du personnage de Mifune quand ils sont ensembles. Et quand elle le quitte, la poupée se retrouve dans l'étang boueux. symbole de sa relation perdue). d'ailleurs cette étang poisseux est l'élément central du film. il symbolise de maniere explicite (dit par le médecin) le trou dans le poumon du yakusa (mifune) à cause de la tuberculose. Mais aussi le quartier symbolise le japon en reconstruction et l'etang le mal qui le ronge en l'occurence la criminalité, les yakusas. De plus le médecin ne veut pas tant le soigner qu'il veut le changer. Tout opposés qu'ils soient, le médecin veut le sauver, il le comprend.
C'est la premiere collaboration entre Kurosawa et mifune (16 films ensemble). Mifune apporte un jeu plus libre plus sauvage. Durant le visionnage je ne pouvais m'empecher de penser à james dean. Toshiro Mifune créve litteralement l'écran jusqu'à eclipser le premier role tenu par Takashi Shimura (le médecin).
Même si le film n'est pas exempt de défaut (La mise en scene du combat entre mifune et son rival manque de rythme), on voit que Kurosawa s'affirme de plus en plus. c'est pour moi son premier chef d'oeuvre.
Le maitre arrive /20