Un western de Budd Boetticher, faisant partie du cycle Ranown des sept westerns, que je n'avais jamais encore vu… Il m'en reste encore deux à trouver …
Alors là, ce western est encore très différent de tous les autres. Celui-ci est plein d'un humour sous-jacent. Ce n'est pas du comique burlesque. On sent une volonté chez Boetticher de divertir, de quitter pour une fois les personnages sérieux et les histoires dramatiques pour parler d'une fable réjouissante.
D'abord, ça commence par l'arrivée d'un inhabituel Randolph Scott souriant dans une petite ville Agry en Californie sur sa route vers le Texas où il habite. Il constate avec amusement que la ville est aux mains de la famille Agry, se fait arrêter et fouiller par un shérif bedonnant, de nom Agry, dont le front indique en gros "corrompu". Puis, il va à l'hôtel tenu par une espèce d'idiot du village, dont le nom est … Agry qui semble aussi cupide que le shérif. Au saloon, Randolph Scott a une altercation avec une espèce de cinglé nommé … Agry. Peu après, Agry (celui du saloon) se fait descendre par un jeune mexicain, une espèce de justicier tout de blanc vêtu qui s'appelle Juan de la Vega. On apprendra plus loin qu'il est le fils d'un riche propriétaire mexicain nommé Pedro de la Vega. Pour un peu, on avait carrément affaire au fils de Diego de la Vega … D'ailleurs, je me demande encore si c'est du lard ou du cochon.
Et tout le western est comme ça, désinvolte : Echappant d'un cheveu à la pendaison qui ne l'inquiétait pas plus que ça, Randolph Scott se fait innocenter par le juge local, dont le nom est … Agry, puis sera reconnu innocent et libre pour être dépouillé par le shérif, Agry. Plus tard, les gardes (à la solde du shérif) du jeune mexicain sont désarmés par Randolph Scott et ligotés. Mais les liens sont visiblement si mal faits qu'ils vont pouvoir se libérer aussi sec pour rattraper les anciens prisonniers, qui prennent ça avec bonhomie… En parallèle, juge et shérif, tous deux aussi bedonnants que cupides, s'affrontent pour empocher le jack pot de 50000 dollars que le papa de notre justicier (celui qui est tout vêtu de blanc) accepte de donner contre la libération du fiston...
Même l'obligatoire gun fight final, qui voit le triomphe des purs sur cette famille de corrompus, est traité avec légèreté. Efficacité mais légèreté.
J'ai bien aimé ce western qui est une inattendue bouffée d'air frais à côté des autres généralement sombres westerns de Boetticher.
J'ai bien aimé le côté placide de Randolph Scott qui a l'air de bien s'amuser. Pas de romance dans ce western, ça aurait nui au message et rajouté de la dramaturgie !
Western riche en rebondissements, jubilatoire et sympathique. Même les méchants, un peu (beaucoup) gras du bide, sont comme les Dalton, plus bêtes que méchants.