J'ai vu, dans ces pages des comparaisons entre ce film et le ''Naissance d'une Nation" de Griffiths.
C'est en partie vrai, stylistiquement, car Walsh reprend parfois des éléments visuels du cinéma muet, hélas affadis par les galopades et les romances imbéciles du Hollywood formaté des années Quarante.
Mais c'est surtout au niveau historique que l'influence de Griffiths se fait sentir : le film est extraordinairement malhonnête et aussi malsain que le racisme latent de Naissance d'une Nation.
Certes ce film ne partage pas ce penchant raciste mais il affadit, déguise, camoufle toute tentative d'analyse historique des faits qu'il est censé décrire (comme a pu le faire dans un autre genre le célèbre "Autant en emporte le Vent").
On enterre toute idée de vérité historique sous d'absurdes rebondissements romanesques, on multiplie les rebondissements et les cavalcades plutôt que d'essayer d'exposer une quelconque réalité, historique, sociétale, sociale, psychologique.
Bref, le cinéma Hollywoodien dans ce qu'il a de plus caricatural, réfugié dans les poncifs et la Légende Américaine, en quelque sorte l'anti '' L'homme qui tua Liberty Valance''.
Le spectaculaire plutôt que l'intelligence, le romanesque plutôt que le sensible, la légende plutôt que l'historique, bref le grand Portnawak américain qu'a su si bien dénoncer Ford dans son Liberty Valance.
C'est ce genre de film qui fait qu'on peut considérer le western, pourtant passionnant quand il est réalisé intelligemment, comme un genre mineur, infantile et mensonger.
Dommage pour Walsh, cinéaste talentueux mais qui souvent n'a pas su résister aux diktats formatés d'Hollywood.