Dans un ranch isolé du Montana, un jeune prodige de science va tenter d’aller recevoir son prix Baird à Washington sans le dire à ses parents, qui selon lui, ne comprenne rien à son talent.
7e long métrage du réalisateur français, Jean Pierre Jeunet, il n’avait plus réalisé de film en anglais depuis 1997 et son adaptation d’Alien.
Il met ici en scène l’aventure en forme de road trip d’un enfant génie traversant l’Amérique pour exposer une création révolutionnaire.
Jean Pierre Jeunet expose parfaitement le décalage entre la maturité intellectuel de ce garçon qui dépasse de loin toute les expectations possibles et à la fois sa gestion émotionnelle et familiale parfaitement naïve et puérile. On peut d’autant plus comprendre que le réalisateur lui-même est un cinéaste techniquement génial qui aime raconter l’histoire d’adultes qui sont en réalités des enfants.

Que ce soit dans la cité des enfants perdus, où l’anti-héros est en quêtes de souvenirs de son enfance perdue, ou sa Ridley qui possède un corps d’adulte, mais vient tout juste de naitre en réalité ou même le personnage principal de micmacs à tire-larigot.
Jean Pierre Jeunet est en partie obsédé par cette quête de l’enfance et ce mal-être qui persiste toute notre vie.
D’un côté le statut d’adulte tant espéré lorsque l’on est jeune avec toutes les contraintes qu’il comporte une fois atteint.
Et de l’autre la mélancolie du statut d’enfant malgré toutes les barrières inhérentes.
Cette volonté de l’Homme de désirer puis regretter laisse nos esprits face à un vide abyssal :
Le temps qui passe est-il perdu ?
Si le film est agréable, dû en grande partie à la maitrise technique de JP. Jeunet, très rapidement un malaise est né en moi durant le visionnage.
Quelque chose ne collait pas du tout entre la narration, l’image et le sens du récit.
Un malaise de déséquilibre dans le film m’a fait dire à un moment donné, que l’histoire n’avait pas été écrite pour le cinéma, car suivait des codes sensés touché personnellement le spectateur, alors qu’il était justement repoussé au rang de spectateur.
C’est alors que j’ai trouvé la réponse à cette gêne en regardant l’origine du scénario, qui est en faites une adaptation fidèle du roman éponyme !
Malheur !
Car oui le film suit, comme de nombreuses adaptations, les codes du roman au lieu de se créer les siens. Et le récit ne colle pas du tout à celui du cinéma.
Car la lecture offre cet avantage que son lecteur est en relation direct et intime avec le personnage qu’il suit, car il l’imagine, le visualise, créé ses réactions et provoquent ses émotions donnant un caractère très particulier aux aventures qu’ils vivent presque ensemble.
Le cinéma est lui beaucoup plus opaque.
Car l’imagination n’a que peu de place, hormis si l’on privilégie la suggestion a la démonstration.
Il n’existe donc pas de lien intime avec les acteurs et on s’imaginera tout au mieux vivre une aventure similaire, mais cadré a notre vie, mais certainement pas suivre ce héros à la première personne.

On ne peut donc pas être autant touché, que le voudrait son réalisateur, par ce jeune enfant.
Au contraire le spectateur porte plus facilement un jugement face à des images et nous met donc dans une posture extérieure au récit.
Le film n’est pas mauvais, mais il donne surtout envie de lire le livre plutôt que de le revoir un jour et je ne me suis jamais senti concerné par l’aventure de TS Spivet alors que tout le scénario repose dessus.
Ce qui pourrait être un grand film sur l’accomplissement des Hommes est resté au stade de simple discours larmoyant, un peu trop naïf et distant pour avoir une emprise sur moi.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que je vois ce genre d’adaptation en forme d’hommage au support original mais sans réel travail d’adaptation du scénario.
Tout l’inverse d’Old Boy qui est le parait exemple d’adaptation réussie d’un ouvrage en film ou du récent Transperceneige.
Arthur_Kilman
5
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le 15 sept. 2014

Critique lue 258 fois

Arthur Bobinna

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