Retour à l'animation pour Wes Anderson après le déjà génial Fantastic Mr.Fox en 2009.
Dotés de castings toujours incroyables ses films dessinent progressivement les contours d'un univers riche, singulier, foisonnant, où l'esthétique chatoyante n'est pas le simple exercice de style que certains laissent entendre.
Ce bijou d'Anderson, doté d'un scénario original, aborde au fil de son récit haletant une foule de thématiques toutes plus actuelles les unes que les autres: immigration, société de plus en plus aseptisée, maltraitance animale, épidémies, nucléaire, etc...
L'humour tantôt caustique, tantôt léger, sert une réflexion profonde sur l'époque, l'urbanisme et sa mutation, le dévoiement des sujets de société par la politique.
Les influences multiples affichées dans l'Île aux chiens concourent à renvoyer à des époques, des lieux, des œuvres où les enjeux sont sensiblement liés à ceux de son propos. On peut ça et là retrouver des émanations de Okusai, Kurosawa, Ozu, Tarkovski, Miyazaki, Kubrick... La volonté d'inscrire sa dystopie dans un Japon futuriste en faisant appel à son Histoire, à l'ère Edo notamment, illustrée par de magnifiques estampes, créé une intemporalité, un monde où les erreurs du passé se mêlent aux enjeux du présent...