Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on ne doit pas s'emmerder chez les McDonagh! Après Martin et son bien barré « Bons Baisers de Bruges », voici John Michael et son « Irlandais », toujours avec le génial Brendan Gleeson, cette fois entouré des non moins excellents Don Cheadle, Mark Strong et Liam Cunningham. Peut-être un peu inférieur à l'oeuvre de son frangin par son scénario plus conventionnel, le résultat n'en est pas moins réjouissant. Car ce n'est pas l'histoire (solide, par ailleurs) qui compte le plus ici, mais l'ambiance, les personnages, les dialogues, tous plus jubilatoires les uns que les autres. Ainsi, après avoir mis quelques minutes à rentrer dedans (peut-être aussi parce que deux gros connards n'ont rien trouvé de plus intelligent que de pourrir la salle en répondant au téléphone et en parlant comme s'ils étaient à un match de foot : au cas où vous me liriez, je vous emmerde très très fort, et espère que vous mourrez bientôt), c'est vite le bonheur de voir un héros grossier et pas vraiment diplomate tenir le haut de l'affiche qui prend le dessus, le tout au milieu de gueules et de personnalités pas franchement banals. On en vient même à regretter que le script ne soit pas plus surprenant, car sinon absolument rien n'aurait été conventionnel, comme en témoigne la relation jubilatoire, entre respect et agacement, unissant Gerry Boyle et Wendell Everett. Ce n'est toutefois pas si grave, et c'est avec une sacrée banane que je suis sorti de la salle : la comédie anglaise (pardon, irlandaise) comme on l'adore.