Tourné dans l'"urgence" des événements de la Seconde Guerre Mondiale, puisqu'il s'agissait d'une histoire d'héroïsme vraiment récente au moment où Cecil B. DeMille avait réalisé ce film... Une histoire incroyable comme seule la réalité peut en créer, avec une bombe de charisme dans le rôle du protagoniste, un grand réalisateur quand celui-ci le voulait bien, une superbe photo couleurs aux teintes chaudes qui caresse l’œil... et c'est un foirage total...
Visiblement la rapidité avec laquelle tout cela a été fait a poussé à l'écriture d'un scénario totalement décousu, où les flashbacks n'apportent presque rien à l'intrigue ou à la psychologie des personnages, où dans les scènes en Indonésie ne dégagent pas la moindre intensité, la moindre sensation d'urgence, où a l'impression que les personnages ne paraissent jamais sous pression, alors que les japonais sont censés ne pas être loin... eh quand même faut pas déconner...
La mise en scène kitsch (oui, visiblement DeMille ne voulait pas être grand cette fois-là !!!), dans laquelle les infirmières indonésiennes sont forcément des danseuses exotiques accomplies, n'arrange pas le manque de crédibilité d'un film qui a l'origine avait tout pour en avoir. Ajouter à cela, un mise en scène en manque de rythme (et qui fait qu'on s'emmerde sérieusement !!!), une Laraine Day qui mérite le prix du "personnage qui sert trop à rien", un autre personnage qui saoule très vite avec "son" Arkansas tellement qu'il a que ce mot à la bouche,... autant le dire carrément les personnages sont mal définis, mal construits, ce qui fait qu'on s'attache pas du tout à eux, que même Gary Cooper ne peut pas faire autre chose que de promener sa silhouette charismatique. Et une mention spéciale au "God Save The Queen" le plus involontairement hilarant de l'Histoire du cinéma, tellement la réalisation ne manque pas de pathos; quitte à injecter encore plus de défauts... Même la séquence avec la petite fille, qui devrait être poignante, pousse malgré soi à rire tellement ce biais des pathos est grotesque.
Bon, ben finalement la seule chose de bien là-dedans c'est la photo...