A l'origine "25th hour" est un roman de David Bénioff (actuellement scénariste de "Game of Thrones", notamment), écrit avant l'attaque terroriste du 11 septembre 2001.
Lorsque survient l'effondrement des tours jumelles, Bénioff et Spike Lee, qui travaillent alors à un scenario adapté pour le cinéma, décident d'intégrer cet évènement à l'histoire, qui se déroule à New York.
Il s'agit de la dernière journée de liberté de Monty (Edward Norton), un dealer d'héroïne, comdamné à passer sept ans de prison à Otisville. Durant ces 24 dernières heures, le jeune homme d'origine irlandaise s'interroge sur le responsable de son arrestation, persuadé d'avoir été balancé aux flics.
On fait connaissance avec son entourage lors d'une ultime soirée de fête et d'angoisse, riche en questionnements et en réflexions métaphysiques.
Avec une trame aussi marquante et un contexte aussi fort, "25th hour" ne pouvait que me plaire, d'autant que l'histoire me parle personnellement, dans une certaine mesure.
Spike Lee esquisse un parallèle saisissant entre le destin de Monty et celui de l'Amérique post 11 septembre, sommés l'un comme l'autre de renaître à tout prix ou bien de mourir...
Le réalisateur afro-américain peut s'appuyer sur une distribution convaincante, autour d'un Edward Norton énorme, en particulier lors de son interminable tirade "Fuck you", qui aura incontestablement marqué les esprits. On apprécie également la présence de Philip Seymour Hoffman en prof coincé et lâche, de Rosario Dawson en petite amie douce et sensuelle, et de Brian Cox en père dépassé qui culpabilise...
Avec un tel matériau, Spike Lee aurait pu signer une œuvre définitivement culte, la meilleure de sa filmographie, ce qui n'est hélas pas le cas. Alors quel est le problème? La mise en scène, un peu molle, qui n'évite pas les chutes de tension... La bande originale, pas déplaisante mais loin d'être mémorable... Le scénario, qui ne décolle jamais totalement, peinant à mettre en valeur des personnages pourtant forts...
Ainsi, le dénouement élégiaque est certes émouvant, mais ne convainc pas totalement.
Quoi qu'il en soit, "25th hour" reste en l'état un beau film contemplatif et mélancolique, tout à fait recommandable, qui correspond peut-être à la meilleure période de Spike Lee, peu après l'excellent "Summer of Sam", ultérieurement aux œuvres identitaires engagées et avant l'entertainment pur.