Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏

Je ne doute pas un instant que Patrice Chéreau soit un très grand monsieur du théâtre. Mais au cinéma, j'ai du mal, beaucoup. Certes, celui-ci n'est pas son domaine de prédilection. Pour autant, ses films sont souvent dotés d'une belle réputation, comme c'est le cas pour cette « Chair de l'orchidée ». Laborieux, peu clair voire pénible à regarder : j'avoue n'avoir pas pris beaucoup de plaisir à suivre une œuvre bancale, dotée d'une belle atmosphère, superbement photographiée par Pierre Lhomme, dont l'étrangeté peut parfois séduire. Reste qu'on ne s'intéresse pas. Les réactions des protagonistes, notamment dans la première partie, sont aberrantes, nous empêchant totalement d'y croire. Charlotte Rampling a un certain magnétisme mais ne peut justifier une telle fascination.


On sent, pourtant, le potentiel aussi bien côté polar que « psychanalytique » : les ingrédients sont là. Cela s'améliore d'ailleurs dans la seconde partie, notamment grâce à la présence mieux exploitée du duo de frères assassins, auquel les physiques d'Hans Christian et François Simon apportent vraiment quelque chose. Et puis il y a surtout Simone Signoret, en imposant dès les premières secondes, rappelant à quel point, même dans un second rôle, la patronne, c'est elle. Moins marquante, la présence d'Edwige Feuillère apporte toutefois une élégance supplémentaire, quelques scènes, parfois isolées, faisant leur effet (l'étrange apparition d'Alida Valli à la gare).


C'est trop peu. Même le final, pourtant intense, et le dénouement, dans l'absolu séduisant, sont filmés de telle façon qu'ils s'avèrent désincarnés, dénués d'émotion, cette distanciation permanente, ces choix de mise en scène se révélant fatals à la potentielle réussite de l'œuvre. Une vraie déception, dont on retient quelques faits marquants et une ambiance élégamment travaillée, me laissant très dubitatif sur les qualités de son auteur derrière la caméra.

Caine78
4
Écrit par

Créée

le 1 nov. 2022

Critique lue 31 fois

Caine78

Écrit par

Critique lue 31 fois

D'autres avis sur La Chair de l'orchidée

La Chair de l'orchidée
Zolo31
4

Orchidée sans fleur et sans parfum

Un éleveur de chevaux quitte son château et prend sa voiture. Un jeune éphèbe apeuré veut absolument le suivre. Sur leur route ils rencontrent une jeune héritière qui vient d'assassiner un homme qui...

le 22 août 2022

7 j'aime

5

La Chair de l'orchidée
YgorParizel
8

Critique de La Chair de l'orchidée par Ygor Parizel

N'étant pas un fervent du style Patrice Chéreau, je ne savais pas trop comment approcher son premier long-métrage. Mais au final, celui-ci m'a agréablement étonné ! Ce film qui s'apparente vaguement...

le 13 oct. 2022

2 j'aime

La Chair de l'orchidée
inspecteurmorvandieu
3

Critique de La Chair de l'orchidée par inspecteurmorvandieu

De ce sujet policier de James Hadley-Chase, probablement une classique série noire, Chéreau tire une oeuvre austère que sa mise en scène et ses personnages lacunaires rendent quasi impénétrable, au...

le 20 oct. 2024

Du même critique

Enquête sur un scandale d'État
Caine78
2

Enquête sur un scandale cinématographique ?

Thierry de Peretti est un réalisateur doté d'une bonne réputation, notamment grâce à « Une vie violente », particulièrement apprécié à sa sortie. J'y allais donc plutôt confiant, d'autant que le...

le 20 août 2022

32 j'aime

8

Mourir peut attendre
Caine78
4

Attente meurtri(ère)

Cinq ans d'attente, avant que la crise sanitaire prolonge d'une nouvelle année et demie la sortie de ce 25ème opus, accentuant une attente déjà immense due, bien sûr, à la dernière de Daniel Craig...

le 7 nov. 2021

29 j'aime

31

L'Origine du monde
Caine78
3

L'Origine du malaise

Je le sentais bien, pourtant. Même si je n'avais pas aimé « Momo », adapté du même Sébastien Thiéry, cela avait l'air à la fois provocateur et percutant, graveleux et incisif, original et décalé,...

le 25 sept. 2021

25 j'aime