Anthony Mann cinéaste viril donne une leçon magistrale de cinéma américain. En quelque sorte l ' apogée avant la chute.
" Les barbares ne seraient jamais venus à bout de Rome si Rome ne s 'était trahie elle-même".
La réussite du film est d'allier ambition collective et destins individuels, grandioses scènes de bataille et déchirements intimes.
Péplum aux accents rugueux, il porte en lui une apologie de l' intelligence sur la force, comme Si Mann exhortait l' empire américain en pleine guerre froide à suivre la voie du sage Marc Aurèle plutôt que du faible Commode. convaincre le monde de la supériorité du modèle plutôt que l' écraser pour le dominer, car la haine semée sera sans fin....
La simplicité de la thèse en fait toute son efficacité, elle est la marque d'un cinéma hollywoodien soucieux de ne pas offrir seulement du pain et des jeux à ses citoyens spectateurs....
Me semble admirable ce glissement des Terres du nord où Marc Aurèle cherche l' accomplissement de son oeuvre civilisatrice et celle de la Rome des origines, au kitsch grandiloquent/décadent de Commode à Rome.
Les personnages principaux ploient sous le poids de leur responsabilité ou de leur naissance, ambition et renoncement, amour ou pouvoir, autant de dilemmes dont nul sort indemne.
Le film fit un four à l' époque de sa sortie, là où il aurait mérité une franche acclamation. La faute peut-être, seule faiblesse réelle du film( ?) à un manque d'acteurs de premier plan. J'aurai bien vu Kirk Douglas dans le rôle de Livius. Mention spéciale néanmoins à Christopher Plummer dans le rôle de Commode.
Et gloire à Anthony Mann , ici et maintenant.