Après deux premiers films remarqués, "Sheitan" et "Dog pound", le troisième long-métrage de Kim Chapiron était attendu, d'autant que son thème sulfureux s'axait autour de la création d'un réseau de prostitution au sein d'une grande école de commerce type HEC.
Pour ma part, j'ai trouvé "La crème de la crème" légèrement décevant, dans la mesure où aucun effort n'est fait pour dépeindre de façon réaliste ce milieu des jeunes élites, les seules séquences situées dans le cadre de l'école sont des fiestas dantesques, dont je ne doute pas de l'existence, mais qui se répètent à l'envi, sans aucun contrepoint quant aux cours dispensés ou à l'institution elle-même.
Alors, regard fantasmé d'un cinéaste, pourquoi pas, mais du coup toute la mise en place du réseau de filles manque de crédibilité, et on se demande parfois quelle est la visée du film.
Heureusement, Chapiron n'est pas manchot à la réalisation, et nous réserve quelques jolies séquences (comme la première et surtout la dernière scène, déconcertante mais cinématographique en diable).
Surtout, la distribution est impeccable, menée par l'étoile montante Alice Isaaz, à la fois petite nouvelle timide et leader charismatique. Jean-Baptiste Lafarge et son sourire carnassier, Thomas Blumenthal et sa timidité fataliste, ainsi que Marine Sainsilly et sa douceur sauvage, complètent joliment ce casting de jeunes comédiens encore méconnus.