Journalisme sous tension…
Des journalistes chevronnés de différentes nationalités, épris de vérité et d’information, couvrent la guerre civile cambodgienne opposant les Khmers rouges contre l’armée royale du Cambodge soutenue par les États-Unis…
Film nous dévoilant la descente aux enfers progressive du Cambodge, divisé en deux parties ; L’une, sur la conquête et la répression des Khmers rouges, axée sur la vision des reporters ; Et la deuxième, sur le contrôle du pays par les Khmers rouge, axé, cette fois-ci, sur la survie d’un des reporters dans les ”champs de la mort”…
Lors de la première partie, on est balloté au gré des activités des journalistes et de leurs difficultés à pouvoir couvrir et mener en toute transparence leurs reportages sur le conflit et le chaos produits par les attentats meurtriers. Le long métrage développera notamment le côté politique et international de cette guerre civile dont les journalistes essaient de dénoncer l’absurdité et l’inhumanité ; Peu à peu la tension de cette situation instable va exploser… Les reporters vont alors se retrouver parquet dans l’ambassade de France par mesure de sécurité ; Puis sommer de s’en aller pendant que la population cambodgienne sera réprimée sous leurs yeux par les Khmers rouges… C’est le moment transitionnel, dans l’ambassade nait la stupeur tandis qu'à l’extérieur les prémices de l’horreur commencent à ce dessiner telle une ombre recouvrant peu à peu la surface de la pièce. Le film bascule ensuite dans sa deuxième partie ; et je dois dire qu’elle est passionnément tendue et troublante… La peur est palpable sur les visages et les gestes des Cambodgiens et la folie se lit sur les visages de ces enfants soldats embrigader et assujetti par les Khmers… On y découvre ces grandes exploitations cultivées par les civiles sous la menace constante de se faire abattre comme un vulgaire chien. Notre reporter va tout faire pour survivre dans ces conditions où être instruit et cultivé est la pire menace qui pèse sur sa vie… Va-t-il réussir à subsister, à s’échapper ? Tout le long de cette deuxième partie, la mort est tapissée à chaque recoin, sur chaque regard tandis que le stress et l’angoisse sont les seules émotions qui maintiennent fébrilement debout les corps faméliques…
Drame réel de guerre saupoudré d’aventure ! La photographie et la réalisation sont soignées ; certaines images font froid dans le dos et sont splendides de désolation, tels ces paysages défigurés par les traces du passage de l’horreur. Cette atmosphère est surélevée par une B.O. où le classique côtoie une musique expérimentale stridente ou simplement des envolées lyriques… Enfin que dire des acteurs, très bons, notamment le reporter asiatique survivant dans ces ”champs de la mort”.
Film revendicatif contre l’horreur de la guerre et la souffrance qu’elle produit, tout particulièrement sur la population civile ; et plaidoyer pour la liberté d’expression et d’information.