Ultime épisode de la saga Harry Callahan, "The Dead Pool" joue clairement la carte du second degré, nous entraînant dans une quasi-parodie du genre, avec en point d'orgue cette délirante poursuite avec une miniature télécommandée.
Les puristes ont sans doute fait la gueule devant ce cinquième volet, mais perso j'ai apprécié d'arpenter une dernière fois les rues de San Francisco avec le grand Clint, dans cette atmosphère eighties ensoleillée qui fait toujours son petit effet.
Il faut dire que la dimension parodique est bien pratique pour minorer les (nombreux) défauts du film :
- les fusillades pas crédibles une seconde, où les méchants ne savent pas viser? second degré!
- le scénario improbable et mal branlé? parodique!
- la réalisation sans relief? pas grave, c'est une comédie!
- le coéquipier chinois qui fait forcément du kung fu? clin d'oeil!
Et pourtant, l'ensemble fonctionne plutôt pas mal, et à vrai dire on regrette même que les auteurs ne se soient pas lâché encore davantage, "The Dead Pool" étant finalement assez radin en punchlines définitives et en situations bigger than life.
Si le film s'avère aussi sympa, c'est sans doute grâce à son casting solide, qui réunit des comédiens aussi prometteurs que Liam Neeson en réalisateur de films d'horreur, Patricia Clarkson en journaliste intègre, et un tout jeune Jim Carrey qui bouffe l'écran lors de ses deux scènes. Sans oublier le caméo du groupe Guns N' Roses.
J'ai également apprécié que pour une fois l'identité du tueur reste inconnue une bonne partie du film, ce qui ajoute une aura de mystère et d'inquiétude à ce récit décontracté.
Et surtout, le choix d'un format court (moins d'1H30) s'avère particulièrement adapté, permettant d'aller à l'essentiel ; l'aspect bon enfant de "The Dead Pool" n'aurait sans doute pas résisté à une durée excessive.
La saga Dirty Harry s'achève donc en demie-teinte, mais avec une ultime séquence plutôt réussie, dans laquelle un harpon géant remplace le célèbre Smith & Wesson.
A noter que le cascadeur de métier Buddy Van Horn devient ainsi le cinquième réalisateur de la franchise, chaque film ayant connu un maître d'œuvre distinct.