Un film qui réunit Florent Pagny, Elsa Lunghini et Ludwig von Beethoven, avec une musique originale signée Romano Musumarra (auteur de tubes pour Jeanne Mas ou Steph de Monaco), vous y croyez ou pas?
Bon il faut reconnaître que la patte musicale de ce dernier reste très peu marquée, avec seulement le tube "T'en vas pas" fredonné par la petite Elsa au piano, le reste de la BO étant composée de musique classique à 99%. Et aussi préciser que Florent Pagny n'est présent qu'en tant que comédien, le temps de deux petites scènes (à l'image de sa carrière d'acteur, qui ne fit pas long feu).
Si "La femme de ma vie" se situe dans l'univers feutré d'un orchestre international, l'alcoolisme en est le thème central, le héros du film étant Simon (Christophe Malavoy), premier violon qui souffre depuis des années d'une forte addiction à l'alcool. En parallèle, il vit une longue passion amoureuse avec Laura (Jane Birkin), laquelle ne parvient pas à l'aider vraiment malgré son amour sincère. En revanche, la rencontre avec Pierre (Jean-Louis Trintignant), lui-même ancien alcoolique, semble porter ses fruits...
Le tout premier long-métrage de Régis Wargnier est un film intéressant, mais pas un film réussi. "La femme de ma vie" se confronte à des questions difficiles et dit des choses pertinentes, par exemple sur la jalousie inconsciente de Laura vis-à-vis de Pierre, ou sur l'angoisse existentielle de l'alcoolique, souvent à l'origine de son addiction.
Mais le film reste plombé par nombre de lourdeurs et maladresses, et par une interprétation guère convaincante du couple central. Jane Birkin arrive à un âge où ses pia pia pia ne provoquent plus aucun charme, et je n'ai guère cru à la relation soi-disant torride qui l'unit à Malavoy.
Quant à ce dernier, son jeu apparaît excessif : certes, un alcoolique connaît des sautes d'humeur spectaculaires, mais les siennes se révèlent le plus souvent artificielles, sans doute peu ou mal dirigé par un Régis Wargnier débutant
Heureusement, Jean-Louis Trintignant se montre à son avantage, à l'image de certains seconds rôles tels que Dominique Blanc ou Andrzej Seweryn.
Et puis curieusement, malgré ses défauts flagrants, "La femme de ma vie" se laisse suivre sans ennui ni déplaisir.
Une curiosité eighties à réserver aux amateurs de cinéma français de cette période.