Une dénonciation ultra-féroce et sans concession du puritanisme, de l'hypocrisie et du nationalisme, qui n'avaient vraiment mais vraiment aucune limite dans la connerie, doublée d'une très belle et puissante histoire d'amour qui dépasse souvent les frontières de la folie, mais qui n'est rien évidemment comparée à celle qui régnait au Japon à l'époque où se déroule l'histoire.
En tous les cas, le réalisateur Yasuzo Masumura ne recule devant rien pour appuyer son propos tout en évitant remarquablement tous les écueils mélodramatiques en gardant en toute occasion une mise en scène sobre et distante. A cela, une belle photo en noir et blanc et des cadrages souvent sublimes.
Sublime aussi est, comme toujours, l'actrice Ayako Wakao, le plus beau régal pour les yeux que le Pays du Soleil levant ait donné, aussi sensuelle que touchante dans un personnage attachant qui plie souvent mais ne se rompt jamais face à la bêtise extrême de ses concitoyens, jusqu'au-boutiste d'une manière impressionnante dans son amour.
La fin quant à elle, même si elle a un arrière-goût de désespoir, est magnifique et est un véritable doigt d'honneur à la Société.
Souvent classé parmi les meilleurs films japonais, "La Femme de Seisaku" est incontestablement une grande réussite.