Arf, voilà un film où je suis bien embêté pour écrire une critique. D'un côté je le trouve intelligent, plein d'ironie et assez surprenant, voire déroutant dans son déroulement, si bien qu'on ne sait jamais exactement ce qui va se passer, l'aspect hautement superficiel du milieu décrit s'accompagnant d'un certain esprit le compensant, notamment à travers les différents discours tenus. De l'autre, j'avoue ne pas m'être senti plus impliqué que ça par cette histoire s'intéressant en définitive bien plus à l'étude de mœurs qu'à l'enquête policière, Luigi Comencini semblant souvent distant, voire peu intéressé par les personnages présentés ici.
Cela aurait pu être un parti pris intéressant, encore faudrait-il quelque chose qui justifie ce choix : ce n'est pas vraiment le cas, et « La Femme du dimanche » manque en définitive de saveur, voire de mordant. Heureusement, il y a un vrai beau savoir-faire dans la réalisation et l'écriture : mention spéciale à une photographie lumineuse du plus bel effet. Côté casting, si Marcello Mastroianni et Jean-Louis Trintignant font bien le boulot sans signer de grandes performances, la surprise vient de la délicieuse Jacqueline Bisset, radieuse dans un rôle aussi malicieux qu'insaisissable. Bref, du bon et du moins dans cette comédie « dramatico-policière » déconcertante, bel exemple de l'audace transalpine de l'époque, sans que celui-ci en soit le plus abouti ou le plus excitant. À vous de voir.