Lorsque l’on a pas vu la moindre critique, affiche ou autre, la fille au bracelet à un côté étonnant particulièrement plaisant : Excepté la courte scène d’intro, il n’y a pas d’éléments de contexte, de moment thriller ou autre. Non, il s’agit d’un procès d’assise, mis en scène dans son intégralité, avec pour seule soupape les aller-retours dans la famille de l’accusée.
Indépendamment de la qualité ou non du film, ce parti-pris déjà un élément mélioratif. Du coup, le film s’inscrit moins dans le film français thrillero-policier, qui a ses qualités mais pléthorique sur les écrans, mais lorgne finalement plus vers du Sydney Lumet et du 12 homme en colères.
La comparaison peut être audacieuse, elle n’est pas forcément flatteuse pour la fille au bracelet (qui est quand même beaucoup moins bien, il faut l’avouer). Mais cette plongée dans le système judiciaire a quelque chose d’intéressant, et c’est plaisant de le retrouver en dehors de documentaires sociaux, puisqu'on est ici peut être un peu moins guidés finalement, et c'est aussi au public de se faire son rôle de jury (qu'on ne verra jamais d'ailleurs).
Tout n’est pas parfait, il y a de la longueur, du jugement et des éléments perfectibles, mais c’est une opportunité finalement trop rare pour ne s’attacher qu’à des défauts. C’est, de manière étonnante, un cinéma un peu différent qu’il faut donc ici célébrer et protéger, et c'est plus important que la culpabilité ou non et la sentence qui viendra sanctionner Lise.