Emmet est un respectable citoyen d’une ville contrôlée d’une main de fer par le Président Business. Dans cette dictature, tout le monde est sommé de respecter des règles afin de créer une société parfaite. Suite à une chute vertigineuse dans un trou sur son lieu de travail, le simplet agent de chantier qu’est Emmet se retrouve face à un objet inconnu qui va changer sa destinée et celui de ces concitoyens. Il faut agir car le vil Business prépare un sale coup.
Il arrive un âge où la société nous fait comprendre qu’on ne doit plus acheter de Lego. Au grand dam des anciens enfants que nous sommes, il existe cependant une parade pour tripper encore aujourd’hui grâce aux nombreux jeux vidéo qui sortent régulièrement sur toutes les consoles inimaginables. Autant dire qu’avec l’annonce de ce film, il y a de quoi crier "hoora !". Aux commandes, Chris Miller & Phil Lord ont ajouté leur patte de réalisateurs déjantés qui a fait fureur au box office avec 21 Jump Street et Tempête de Boulettes Géantes.
Pour le coup, il est bien compliqué de faire la différence entre prises de vues réelles en "stop motion" et animations en 3D (je pense vachement pour la seconde). Visuellement impeccable, les Lego de plastique luisent de tous leurs feux dans des décors à la beauté criante. Comme avec les vrais sets de construction, il existe différents mondes qui renouvellent sans cesse ce que l’on voit à l’écran et à chaque fois, c’est impressionnant. Les animateurs se sont lâchés, l’architecture de chaque endroit dégage une verve artistique à mi chemin entre maquettisme et pixel art. Le niveau de détail est sidérant, on en prend clairement plein la vue. La 3D stéréoscopique prend son sens en donnant du relief aux constructions et personnages à la mobilité relative pour rendre plus vivant que jamais cet univers miniature.
La comparaison avec Toy Story ne tarde pas à arriver et force est de constater que La Grande Aventure Lego n’a pas grand chose à envier à l’intouchable chef d’œuvre de Pixar. L’humour est omniprésent et touche toutes les générations qui ont joué, ou jouent encore aux Lego. Évidemment, le film se veut grand public et quelques gags sembleront un peu lourdauds au début pour les plus de 7 ans et demi. Pour autant il y a largement de quoi se marrer et il est très facile de prendre son pied. Les références cinématographiques et culturelles sont nombreuses, les caméos tout autant et les répliques poilantes foisonnent. Les réalisateurs ont profité de la quasi liberté que donne un film Lego: on peut inventer et construire n’importe quoi tout en utilisant les nombreuses licences acquises par la marque danoise. Il n’y a aucune limite à l’imagination, l’équipe du film l’a bien compris. On ne trouve rien de choquant à assister à un dialogue entre Han Solo et Batman ! La liberté de ton n’obstrue pas pour autant le scenario sur fond de dictature à la Truman Show. Certes, les ficelles qui structurent le film n’inventent rien mais le rythme fou arrive à rendre le film imprévisible. La Grande Aventure Lego scotche du début à la fin. Cependant, il faut quand même avouer qu’il y a tellement d’énergie débordante qu’on croirait parfois que nos Lego abusent d’amphétamines au petit déjeuner.
La VF est tout à fait acceptable et ne gâche en rien le plaisir mais il semble dommage de passer à coté de la VO qui réunie du lourd: Morgan Freeman, Jonah Hill, Liam Neeson,… Une bonne raison de s’adjuger le Blu Ray à sa sortie, d’autant qu’un making of du film en intriguera plus d’un (au moins moi).
Toy Story s’est trouvé un alter (l)égo. Il est certes perfectible sur certains points notamment les ficelles du scenario, les scènes avec le vrai Will Ferrell et cette put*in de chanson qui reste en tête mais rien de suffisant pour provoquer une indigestion d’un film qu’on dévore de bout en bout. Splendide visuellement, drôle et plus intelligent qu’il n’y parait, il serait dommage de passer à côté. En soit, ca brique ta mère.