Il est bon d'être remémoré de la nature du genre giallo ; du crime sanglant et grotesque menant un drame à énigme. Il y a tout ça dans ce film qui voudrait qu'on tremble autant que ses cadrages. Raté. Ce n'est pas non plus dans son montage fiévreux qu'il nous inquiétera, et la multiplicité des prises tient plus de la futilité que de la maîtrise. Le crime était en fait tellement présent dans l'esprit des scénaristes qu'on ne devine pas qu'il va venir si vite, et tout ça revient à concevoir une introduction pleine de confusion qui ne nous capte même pas.
Les maquillages sont vraiment excellents. Ils servent la violence, mais elle se justifie une fois le bazar initial passé. Et les enfants jouent merveilleusement. Par contre, impossible de déterminer si le spectateur est supposé savoir l'histoire qui se trame ou non, et c'est irritant ; les énigmes s'empilent avec la subtilité d'un paquebot et on ne sait qu'en faire. On gagne à voir se dérouler les inimitiés villageoises xénophobes et superstitieuses ; cela nous donne un grand bol d'air surchauffé romptant la monautomnie d'une rentrée cinématographique, mais il est trop tôt pour la tombée des feuilles sanglantes d'un scénario si pétri de malaise.
Quantième Art