Surfant intelligemment sur la vague du buddy movie, le réalisateur britannique John Badham ("Saturday night fever", "Wargames"...) réunit deux héros antagonistes dans une comédie policière énergique et assez drôle.
"The hard way", c'est la manière forte dont le flic campé par James Woods conçoit son métier. Autant dire incompatible avec l'arrivée soudaine d'un comédien à succès (Michael J Fox), lassé par ses films formatés et en quête de légitimité artistique pour son futur grand rôle, celui d'un policier de terrain coriace et cynique.
Ces deux personnalités à l'opposé se retrouvent donc partenaires le temps d'une affaire, au grand dam du personnage de Woods, qui voit évidemment d'un mauvais œil la présence dans ses pattes de ce freluquet naïf et gaffeur.
La formule, basée sur le comique de situation, fonctionne très bien pendant sa première moitié, facilitée par la réalisation musclée de John Badham et l'abattage des deux têtes d'affiches, entourées de seconds rôles réjouissants (Delroy Lindo, Luis Guzman, LL Cool J, Annabella Sciorra ainsi qu'une gamine délurée du nom de Christina Ricci).
Au-delà de cette première heure, on commence à avoir fait le tour de la question, et le film se met à tourner à vide, peu soutenu par une intrigue policière sans intérêt, à l'image du grand méchant parodique incarné par un Stephen Lang peroxydé.
On devra donc se contenter au final d'un action movie agrémenté de quelque gags, bien dans l'air du temps mais vite oublié, qui dispose de qualités et de défauts similaires aux standards du genre, type "Beverly Hills Cop".
Si l'on aurait pu espérer un ensemble plus ambitieux et plus subtil, "The hard way" se situe cela dit dans le haut du panier de ce type de productions hollywoodiennes, et constitue un divertissement familial tout à fait honorable.