Dans la ridicule guéguerre ayant opposé UGC à La Petite Reine (la maison de production de Thomas Langmann), c'est cette seconde qui s'en est le mieux sorti, même si l'on devine aisément que les deux films se sont entre-tués dans leur quête du succès (et dire qu'en France personne ne s'était attelé à un remake pendant près de 50 ans!) Niveau cinéma, on retrouve le Christophe Barratier que l'on connaît : c'est du cinéma sincère, généreux, très « vieille France » dans le bon sens du terme, avec un minimum de soin apporté à la forme et un récit plutôt honnête.
Dommage qu'au-delà de prestations d'acteurs correctes mais peu mémorables, l'auteur des « Choristes » nous offre une vision aussi simpliste que bien-pensante de la France sous l'Occupation avec un tel manque de subtilité (notamment sur la fin) que cela en devient presque touchant. Et au cas où on ne l'aurait pas compris, on nous montre bien que les nazis sont vraiment méchants, méchants, avec en point d'orgue un milicien lui aussi vraiment très méchant. Bref, si le bonhomme sait s'y prendre pour nous divertir, il est donc dommage qu'il l'ait fait au service d'une morale fantaisiste, voire assez mensongère. Une « (Nouvelle) Guerre des Boutons » qui n'aura finalement servi ni aux producteurs, ni aux spectateurs : un beau gâchis.