Au début des années 90, on ne propose plus rien à William Friedkin. Après les succès de French Connection (1971) et de L’exorciste (1973), ses films suivants, pourtant excellents, ont été des échecs commerciaux. C’est alors que son tout premier producteur lui propose La nurse. Friedkin est loin d’être emballé, mais accepte de faire le film, à la fois par reconnaissance, parce qu’il n’a plus rien à se mettre sous la dent, et aussi parce que le scénario l’interpelle (il a eu dans le passé une mauvaise expérience avec une baby-sitter très indélicate). L’idée est, bien sûr, de renouer avec le cinéma d’épouvante et le succès de L’exorciste mais le film sera de nouveau un échec commercial et le réalisateur lui-même ne l’aimait pas : « La Nurse n’est pas un bon film, je ne l’aime pas. Je l’ai tourné pour un ami producteur, je n’avais pas d’autre projet en vue à l’époque, donc j’ai dit oui, et j’ai échoué. C’est tout ce que je peux vous dire. » Il n’est pourtant pas si mauvais que cela, notamment grâce à la très bonne interprétation de Jenny Seagrove, inquiétante à souhait dans le rôle de la nurse maléfique, et à la fluidité des mouvements d’une caméra sans cesse en mouvement. L’aspect conte de fées horrifique n’est pas non plus intéressant. Le film est disponible en combo blu-ray – DVD chez Elephant films dans une très bonne copie.