Ah ça ! On ne pourra pas lui nier le fait qu’il ait une vraie patte cet Alex Van Warmerdam !
C’est beau, c’est sec, c’est cru (bref c’est néerlandais quoi) et surtout c’est au service d’un univers qui pose très vite sa marque.
Or, là, contrairement à son récent « Borgman » qui se voulait plus angoissant et oppressant dans son atmosphère, on navigue ici davantage dans la comédie noire à l’humour absurde, un petit peu dans la même veine que celle dans laquelle les frères Coen savent exceller…
Seulement voilà, un peu comme « Borgman », j’ai retrouvé dans cette « Peau de Bax » les mêmes caractéristiques qui font qu’à la fois j’adhère et à la fois je suis un peu mis sur la touche…
Il y a ces touches d’absurdes que j’adore et cette exigence formelle et atmosphérique à laquelle je ne peux pas être insensible…
Mais bon, d’un autre côté, il y a toujours une certaine forme de vacuité – d’échappatoire – qui moi me laisse toujours perplexe.
Bon après c'est vrai : là, il n’y a pas de mystère dont on se dérobe lâchement comme ce fut le cas de « Borgman », mais on retrouve plus ou moins cette même logique avec cette progression d’intrigue qui se simplifie considérablement au fur et à mesure que le temps s’écoule.
C’était comme si Alex Van Warmerdam peinait avec l’art de fermer un œuvre.
Je pense pour le coup qu’on a à faire là à un auteur qui aime les ambiances décalées et qui pense ses films comme des univers et non comme des progressions.
Or, l’univers n’ayant pas de borne, pourquoi vouloir lui penser une fin comme si elle était un aboutissement logique ?
Pour moi, c’est ce qui pourrait expliquer qu’on passe d’un extrême à l’autre dans ce film : un beau jeu de dupes totalement absurde et royalement orchestré dans la première partie et puis un banal face-à-face totalement basique et interminable par lequel se conclut cette « Peau de Bax ».
Bref, encore une fois, je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine frustration face à ce film de l’ami Alex.
Globalement satisfait certes, mais toujours avec une pointe d'amertume.
C’est une sensation inconfortable certes, mais au moins, on ne pourra pas reprocher à cette « Peau de Bax » de laisser de marbre...
Un bon point en cette période de cinéma standardisé…