En 2011, Rise of the Planet of the Apes avait créé la très grosse surprise en se hissant aisément au rang des tous meilleurs blockbusters de la décennie, au son d'un "No" retentissant scandé par César, incontestable héros de l'histoire, et sonnant le début (a posteriori) d'une saga souvent considérée comme culte.
Le film rythmé, parfaitement construit, et doté d'effets spéciaux à peine croyables en avait mis d'autant plus sur le postérieur qu'il sortait un peu de nulle part, réalisé et produit par des quasi-inconnus et moyennement budgété à 93 millions de dollars, assez raisonnable au vue du résultat.
Trois ans après, alors que la saga est réinstallée dans les esprits, Matt Reeves, de nouveau quasi-inconnu (réalisateur de l'honnête Cloverfield, à peu près le meilleur film "found footage" qu'on ait pu voir jusqu'ici), reprend les rênes du traîneau primate.
A y regarder de plus près, "Rise" avait marqué les esprits plus par le drame simien que humain. Franco, pas désagréable et plein de bonne volonté, n'avait pas réussi à effacer tout à fait le léger arrière-goût de Série B et le manichéisme qui suintait de l'ensemble. Un défaut mineur cependant au vue du reste du film.
Si il garde toutes les très grandes qualités de son grand frère, "Dawn" hérite aussi de ses défauts : le drame humain est toujours un peu faible. D'autant que désormais flanqué de Jason Clarke, acteur habitué au second rôle et dont c'est à peu près le premier film en tête d'affiche, le film ne peut s'empêcher d'accuser une sérieuse carence en drame humain, et ce ne sont pas les trop rares apparitions de Gary Oldman qui viendront rectifier le tir.
Si ce n'est pas aussi clairement assumé que dans par exemple le récent Godzilla, le film réserve bel et bien, dans les faits, le rôle de personnage principal à une créature en CGI. Ici, la star, c'est César. De nouveau performance-capturé par le génial Andy Serkis, il est plus que jamais criant de vérité. Au delà de la qualité assourdissante des effets spéciaux, César s'impose ici comme le premier véritable héros-étendard charismatique réalisé en images de synthèses (avec la grosse qualité de n'être ni bleu ni horrible...).
Pour le reste, et comme dit précédemment, le film conserve les très grandes qualités de "Rise", à savoir un rythme sans faille et une efficacité rare dans la narration, le spectaculaire en plus.
Mais il serait bon de s'inquiéter pour les suites à venir, car pour en arriver jusqu'au point de départ du très culte original de 1968, cette nouvelle saga va obligatoirement devoir recentrer le drame sur les "sapiens". Et là, il faudra un peu plus qu'un réalisateur de seconde zone et de très bons effets spéciaux pour nous tirer de vraies larmes.
Wait and chimp.