César a parlé ! [no spoil]
Nous cinéphiles, on aime pas les remakes, non monsieur. Pourquoi ? Parce qu'en général, c'est signe de moisissure et de pognon facile à faire sur dos d'anciennes œuvres cultes et surtout de qualité.
Pourtant, en 2011, et c'est un fait rare, nous avons assisté à un spectacle de grande qualité avec une nouvelle vision, plus contemporaine, de la planète des singes, avec pour cadre le développement complet (ou presque) du chimpanzé César.
Soyons franc, le film de Rupert Wyatt a été un succès autant critique que public (et commercial sinon on aurait pas droit à ce nouvel opus). Les raisons ? La prestation très impressionnante d'Andy Serkis mis en oeuvre par du motion capture de grande facture, un scénario propre et une ambiance profonde et travaillée.
Nous avions quitté César et ses congénères en fuite dans la forêt de séquoia après l'incident du pont de San Francisco (l'intro de ce 2e film ne manque pas de nous rappeler les faits du film précédent).
Nous les retrouvons dans cette même forêt, quelques années plus tard, plus fort, torse gonflé, armés de lances, mateurs de chevaux et vivant dans une véritable forteresse.
Je n'en dirais pas plus pour ne pas spoiler.
Matt Reeves, nouveau réalisateur engagé pour cette suite, nous livre avec L'Affrontement une oeuvre présentant plusieurs facettes.
La première est technique. LA claque esthétique et technique de l'été sans aucun doute, largement devant les robots gogos de Transformers ou l'extinction des neurones. Chaque mouvement, chaque gestes et paroles des singes sont bluffants de réalisme et de détails. Jamais on aura assisté à autant de maîtrise dans un film pourtant pas si cher que ça (170M de $ contre 210 pour Transformers 4 que je ne conseille pas vous l'aurez compris).
La seconde est atmosphérique. Le film est sombre ! De même que l'histoire. En effet, le réa a pris l'engagement de proposer une oeuvre bien plus sombre que bourrin comme on aurait pu le croire (ou l'espérer pour certains) en plaçant les protagonistes, humains comme singes, repliés dans leur cités fermées et protégées, sans électricité, sans contact avec le reste du monde.
Car oui, La planète des singes l'Affrontement est une oeuvre atmosphérique, centrée une nouvelle fois sur César et les relations conflictuelles hommes/singes, singes/singes et hommes/hommes. La problématique étant de connaître le vrai responsable de cet affrontement présent et à venir.
Pour une suite, c'est généreux (on a même droit à des clins d’œil très sympas), ambitieux et intelligent, malgré quelques très légères faiblesses.
Si les remakes et suites étaient toutes ou presque comme ce film, monsieur, on aimerait plus les remakes nous les cinéphiles !