Bon hé bien ça y'est, je l'ai vu. C'est un classique, il suffit de faire des recherches sur le cinéma français ou le cinéma d'animation une minute pour tomber dessus.
J'imagine l'originalité pour l'époque ; ça déborde d'imagination. Tout est empreint d'une mélancolie amère et étrange. Les dessins m'ont fait penser à un mélange entre iconographie chrétienne médiévale, images d'Épinal et peintures de Salvador Dalí et de René Magritte, à la fin, avec ces statues qui dansent ... Sans doute une grosse influence des bandes dessinées de l'époque ? Je me suis aussi demandé si ce n'était pas un style oriental, puisque qu'un studio polonais ou tchécoslovaque a travaillé sur l'animation, et qui serait donc plutôt influencé par l'iconographie orthodoxe, mais il n'en est rien : tout est l'œuvre du français Roland Topor. Les polonais ou les tchécoslovaques auraient été impliqués uniquement parce que, par manque de moyens financiers, le film a dû être terminé dans des studios moins chers.
Le nom de Topor ne me disait rien. Je lis la page Wikipédia et apprend que c'est lui (avec un autre monsieur) qui a conçu, 10 ans plus tard, l'émission Téléchat. Et là, tout de suite, réminiscence du collège et de la vidéo du Joueur du Grenier sur cette émission (https://www.youtube.com/watch?v=tChrpzpYhKU). C'est intéressant parce que ça donne un témoignage de la réception des œuvres de Topor par quelqu'un de l'époque (lire les commentaires est pour le coup aussi très instructif, certains disant qu'ils ont été réceptifs). On peut quand même reprendre les adjectifs du Joueur du Grenier pour ce dessin-animé là : bizarre, malsain, tordu, "fascinant et effrayant à la fois".
Au niveau du scénario, les humains sont des animaux de compagnie pour une espèce d'êtres supérieurs et géants, à l'espérance de vie plus longue mais donc aux cycles de vie plus longs aussi. La "vermine" prolifère et se rebelle jusqu'à ce qu'à la fin, un compromis soit trouvé.
Pas grand chose à dire : c'est de la science-fiction, de l'anticipation qui m'a semblé typique des années 1970 dans son côté loufoque et sombre, sur fond de rock progressif avec une galerie de monstres et de décors plus étranges les uns que les autres - mention spécial à l'oiseau à la langue-aspirateur, particulièrement marquant. C'est court mais ça manque peut-être un peu de rythme sur la fin.
Ça ne m'a pas touché ou marqué plus que ça, peut-être qu'un visionnage serait nécessaire au cas où je serais passé à côté. En tout cas, c'est un classique du cinéma d'animation français à l'atmosphère dérangeante, je n'ai pas une culture assez importante dans la science-fiction pour le situer là-dedans mais je pourrai quand même dire que "je l'ai vu"