Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏

La Plus Précieuse des Marchandises
7.1
La Plus Précieuse des Marchandises

Long-métrage d'animation de Michel Hazanavicius (2024)

Des cinéastes touche-à-tout et versatiles qui vont d’un genre à l’autre avec aisance cela ne court pas les rues. Si le cinéma américain a, par exemple, James Mangold (« Logan », « Une vie volée », « 3h10 pour Yuma » et bientôt « Un parfait inconnu »), nous avons très certainement l’un de ses plus beaux représentants avec l’hétéroclite Michel Hazanavicius aussi bien capable de nous livrer le multi-oscarisé film hommage en noir et blanc « The Artist » que des épisodes de « OSS 117 » voire un remake d’une comédie d’horreur sud-coréenne avec « Coupez! ». Il n’est donc pas étonnant de le voir aux manettes d’un film d’animation adapté d’un conte. Et le sujet est ô combien particulier et fort puisqu’il prend comme contexte la Shoah et les déportations...


On salue fortement le geste même si ce sujet a déjà été maintes fois traité (et souvent en mieux ou, en tout cas, en plus impactant et puissant). « La plus précieuse des marchandises » développe néanmoins toutes les caractéristiques du film pédagogique pour lequel on fait une sortie cinéma pour la classe dans le cadre d’un cours d’histoire. Il permet en effet, de manière un peu démagogique parfois, d’aborder ce sujet si dur et sombre pour les plus jeunes. Car oui, ce film d’animation peut être vu par tous - hormis les petits enfants de moins de dix ans on va dire - mais il est forcément sombre et tragique. Et d’ailleurs la musique un peu trop envahissante est là pour nous le souligner. Les voix de Grégori Gadebois, Dominique Blanc et Denis Podalydès sont en revanche parfaitement castées et leur timbre si singulier colle parfaitement au récit tout comme celle de Jean-Louis Trintignant en tant que narrateur.


L’animation est quant à elle très particulière. On sent qu’Hazanavicius a fait le choix d’un formalisme à l’ancienne. Les mouvements des personnages, la texture de l’image et la conception de l’animation nous rappellent volontairement à des périodes où l’animation n’en était pas aux progrès tels qu’on les connait aujourd’hui chez Pixar ou d’autres. Cela donne à « La plus précieuse des marchandises » un côté très suranné et un aspect presque fait de bric et de broc qui lui confère un certain charme. Le film a le mérite d’être très court (moins d’une heure et quinze minutes hors générique) mais il y a tout de même pas mal de lenteurs que l’on ne sentait pas dans le bijou de l’année en animation qui était pourtant sans dialogue... On parle bien sûr de « Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau » et cela confirme une année 2024 pleine d’offres d’animation différentes et exaltantes (on rajoutera « Mémoires d’un escargot » qui sort en France la semaine prochaine » ou encore « Mon ami robot » de Pablo Berger sorti au Québec en 2024). Des propositions étonnantes, variées et riches même si celle-ci est peut-être celle qui nous a la moins touché malgré son sujet à haute teneur émotionnelle mais qui a du mal à nous soutirer véritablement de l’émotion.


Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.


JorikVesperhaven
6

Créée

le 9 janv. 2025

Critique lue 3 fois

Rémy Fiers

Écrit par

Critique lue 3 fois

D'autres avis sur La Plus Précieuse des Marchandises

La Plus Précieuse des Marchandises
Behind_the_Mask
8

Si l'horreur du monde m'était contée

A la fin d'une œuvre qui, une heure vingt durant, laisse le cœur en miettes, la voix chevrotante et bouleversante de Jean-Louis Trintignant nous indique que tout cela, finalement, n'est pas réel et...

le 21 nov. 2024

23 j'aime

3

La Plus Précieuse des Marchandises
Naldra
1

La subtilité est morte

Sérieusement, comment est-ce possible?Fraude, faux conte, bien que l’on y retrouve tous les artifices du conte avec « il était une fois », un narrateur, une présentation : un pauvre bûcheron et une...

le 21 nov. 2024

19 j'aime

9

La Plus Précieuse des Marchandises
cadreum
9

Des ombres qui brillent

Grumberg choisit la fable et Hazanavicius l'animation pour aborder la dés.humanisation, et ainsi transcender les limites de sa représentation. La simplicité apparente de la forme, qu’il s’agisse de...

le 1 oct. 2024

16 j'aime

1

Du même critique

TÁR
JorikVesperhaven
4

Tartare d'auteur.

Si ce n’est une Cate Blanchett au-delà de toute critique et encore une fois impressionnante et monstrueuse de talent - en somme parfaite - c’est peu dire que ce film très attendu et prétendant à de...

le 27 oct. 2022

96 j'aime

12

Les Animaux fantastiques - Les Crimes de Grindelwald
JorikVesperhaven
5

Formellement irréprochable, une suite confuse qui nous perd à force de sous-intrigues inachevées.

Le premier épisode était une franchement bonne surprise qui étendait l’univers du sorcier à lunettes avec intelligence et de manière plutôt jubilatoire. Une espèce de grand huit plein de nouveautés,...

le 15 nov. 2018

93 j'aime

10

First Man - Le Premier Homme sur la Lune
JorikVesperhaven
4

Chazelle se loupe avec cette évocation froide et ennuyeuse d'où ne surnage aucune émotion.

On se sent toujours un peu bête lorsqu’on fait partie des seuls à ne pas avoir aimé un film jugé à la quasi unanimité excellent voire proche du chef-d’œuvre, et cela par les critiques comme par une...

le 18 oct. 2018

81 j'aime

11