« Tout bon catholique doit s’abstenir d’aller voir Baby doll, s’il ne veut céder au péché. Cette abstention est un devoir patriotique et moral pour tout citoyen loyal. » Cardinal Spellman, en chaire à New York le 17 décembre 1956. Kazan, qui avait le droit de final cut sur ce film, refusa toute coupe et les boycotts des salles de cinéma menés par les catholiques amenèrent le film à être retiré des écrans.
Il n’y a évidemment rien de tel que ce genre de délire de la racaille religieuse pour donner envie de voir le film ! Cela dit, tout au moins pour nous aujourd’hui, c’est quand même un peu une tempête dans un verre d’eau.
J’avoue avoir un avis assez mitigé car le film, adapté d’une pièce de théâtre de Tennessee Williams, est tout de même bien bavard et Malden et Wallach en font des tonnes. C’est finalement Carroll Baker, dans le rôle d’une jeune femme exaspérante mais qui se révélera moins stupide qu’elle en a l’air à la fin du film, qui s’en tire le mieux dans son rôle de femme enfant éminemment désirable.
Comme le fait remarquer le critique Alain Paucard dans le Guide des films de Jean Tulard : « Malgré tout, il émane de ce psychodrame bavard et vieilli un tel accent de sincérité, de recherche de la vérité, que quelques moments de grâce parviennent à surnager. »