La Rivière rouge par Kroakkroqgar
A défaut d’être un western réussi, ‘Red River’ a le mérite de mettre en scène de véritables cow-boys, ces éleveurs de bétails paradoxalement souvent absents des films dits de cow- boys.
Le film narre le fantastique convoi d’un troupeau gigantesque de dix mille têtes sur plusieurs centaines de kilomètres. Le récit nous immerge donc dans le quotidien des vachers, avec leurs conditions de vies, leurs préoccupations, les dangers qu’ils affrontent et les tensions qui se forment au sein de leur troupe. En ce sens, le film se révèle plutôt intéressant.
Pour autant, ‘Red River’ souffre d’un rythme décourageant et d’un fil directeur parfois un peu maladroit. La narration ponctuée de pages du récit n’est pas vraiment captivante, mais on regrettera surtout que l’ensemble de l’œuvre soit aussi peu expressive. Ni la relation entre Mathew Garth et Tom Dunson, ni la tension au sein des vachers, ni la compétition entre Valance et Garth n’est vraiment palpable. Certes les personnages ont des nuits agitées, certes quelques dialogues révèlent les dissensions entre personnages, mais Howard Hawks échoue à mettre en scène les évènements clés du récit : la destitution de Tom Dunson comme le final n’arrivent pas à être aussi marquants qu’ils devraient l’être. Evidemment, la faute ne peut pas lui être totalement imputée, puisque les acteurs ne parviennent pas non plus à exprimer les conflits qui animent leurs personnages.
En revanche, le réalisateur livre des images incroyables du troupeau. Les images fascinantes de la marée bovines en mouvement sont magnifiques et la mise en scène d’une telle foule de bétail impose le respect. En particulier, la traversée de la rivière ou le passage du « stampede » sont particulièrement marquants.
Un western décevant.