Pendant la Dépression, Roger Schumann, une ancienne gloire de l’aviation, vétéran de la Première Guerre mondiale, en est réduit à faire de la figuration comme cascadeur sur quelques circuits minables. Sa gloire passée n’est plus qu’un lointain souvenir. Au cours d’un meeting aérien, il rencontre Burke Devlin, un jeune journaliste bien décidé à redonner une chance au pilote grâce à ses articles. Mais le destin de l’ancien héros attriste tout autant le reporter que sa belle épouse l’attire irrésistiblement...
La ronde de l’aube est une adaptation du roman Pylône de William Faulkner. Douglas Sirk disait qu’il avait procédé à la « défaulknarisation » du roman afin de mieux se l’approprier et de simplifier l’histoire pour la rendre accessible à un grand nombre de spectateurs. Curieusement, Faulkner n’en considérait pas moins le film comme la meilleure adaptation de ses romans au cinéma.
La ronde de l’aube est une tragédie sur l’échec et la chute, chute physique et morale, chute économique, le film se déroule durant la grande dépression. Les « héros » du film sont des aviateurs, as de la guerre de 14-18, réduits à faire des numéros de cirque dans des grandes kermesses pour des sommes dérisoires ; des anges déchus, comme l’indique le titre original qui signifie très exactement « les anges ternis » (The tarnished angels). Fassbinder disait à juste titre que le film n’était qu’une « accumulation de défaites ».Nous sommes bien loin du « mélodrame flamboyant », étiquette que l’on associe souvent aux films de Douglas Sirk : le film est en noir et blanc et il n’y a pas vraiment de happy end.
Le scope noir et blanc du chef opérateur Irving Glassberg et les mouvements de la caméra sont d’une beauté extraordinaire, les interprètes excellents. Un chef d’œuvre !
Le film est disponible en blu-ray chez Elephant films dans une excellente copie.